Femme d’affaires, artiste rebelle, c’est en imposant ses choix à ses nombreux interlocuteurs que l’illustre Oumou Sangaré est parvenue à gagner la reconnaissance unanime. Malgré les critiques, les revers et les sarcasmes, son courage et son talent ont eu raison de ses détracteurs. Aujourd’hui, elle est une reine de l’art vocal que l’on invite sur les scènes internationales. Elle côtoie les plus grands, Herbie Hancock, Alicia Keys, Dee Dee Bridgewater, Tony Allen… Elle peut enfin faire entendre son discours d’unité et de tolérance. Il lui fallut pourtant braver de nombreux obstacles pour pouvoir dire haut et fort ce qui lui paraissait légitime et pertinent.
Si sa tessiture exceptionnelle a très tôt séduit le public, son statut de femme active a longtemps fait grincer les dents… Son acharnement l’a pourtant hissée au rang d’ambassadrice de bonne volonté auprès de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Ce titre honorifique peut paraître artificiel aux yeux des plus sceptiques mais il valide la détermination d’un homme ou d’une femme à vouloir participer utilement à l’élan de générosité collégial. Oumou Sangaré l’a très bien compris et ne fait pas de figuration dans cette institution. Elle met en application ses professions de foi.
Il devient alors naturel de retrouver, sur son dernier album « Mogoya », l’expression de son grand cœur. « Djoukourou » ou « Mali Nialé » notamment délivrent un message positif et humain qu’il faut savoir apprécier à sa juste valeur. Oumou Sangaré annonce déjà de nouveaux concerts en France pour 2018. Apaisons notre impatience en écoutant les mots sages de cette grande dame ce week-end à notre micro.