A la Une: les élections au Kenya

« Une course comme nulle autre pareille » : c’est le titre du Daily Nation. Le quotidien de Nairobi, à la veille des élections générales au Kenya, montre en photo le matériel électoral qui arrive dans les différentes régions du pays. Raila Odinga et Uhuru Kenyatta sont tous les deux « confiants » dans leur victoire, annonce le journal qui comme un autre quotidien kenyan The Standard, relaie les appels à l’apaisement formulés par les principaux candidats. « Le monde entier nous regarde », explique d’ailleurs le Daily Nation, 10 ans après un scrutin « bâclé ». On se souvient des violences meurtrières sur fond de conflits ethniques. « Nous devons voter pour le pays, pour les générations futures, pour la postérité ». Un scrutin notamment présidentiel qui sera suivi de près chez le voisin ougandais. New Vision, parle d’un Kenya « les nerfs à vif ».

Au pays de l’unanimisme

La presse africaine qui revient sur une autre présidentielle, celle de vendredi dernier au Rwanda et la réélection à plus de 98 % des suffrages de Paul Kagame. The New Times, journal de Kigali, parle d’une élection « honnête, transparente, conforme » aux standards internationaux. « Les Rwandais ont raison d’être fiers d’eux-mêmes », explique même un éditorial. « Ignorons les ronchons, le Rwanda avance ».

Ce n’est vraiment pas l’analyse du Pays, journal burkinabé. « Bienvenue, au pays de l’unanimisme ! Les présidentielles se suivent et se ressemblent comme deux gouttes d’eau, comme dans des pays du Gondwana, et le Rwanda en est un, on ne se rassasie jamais du pouvoir ». L’édito poursuit : « Certes Paul Kagame peut se vanter d’avoir mis fin au génocide. Il peut revendiquer le fait d’avoir arrimé le Rwanda à la croissance et au développement économique et social. Mais de là à le diviniser au point de croire que personne n’a le droit de critiquer son œuvre, il y a un pas que ses laudateurs indécrottables ont malheureusement franchi. Tout le pays pratiquement respire d’une seule narine. Cela ne peut qu’aboutir à des scores staliniens sur fond de paranoïa ambiante ».

Et Le Pays conclut : « l’autre nom de l’unanimisme politique est le totalitarisme. L’unanimisme ne signifie pas forcément l’adhésion collective et consciente d’un peuple à un projet de société. »

Une vie après le pouvoir ?

N’y a-t-il pas d’ailleurs une vie après la présidence ? C’est la question que poseInfo Sept, journal malien, pour dénoncer les présidents qui s’agrippent à leurs fauteuils « contre vents et marées », évoquant entre autres « l’inusable » Robert Mugabe, encore candidat à 92 ans, « comme des mouches qui préfèrent mourir dans le miel ». Mais de l’autre côté, explique le journal, il y a ceux qui laissent la place et « s’offrent une seconde vie ». Et de prendre pour exemple Olusegun Obansanjo, ancien chef de l’Etat nigérian, qui s’est reconverti dans la médiation nationale et internationale, le « colosse » de 80 ans possède une ferme près de Lagos, qui lui rapporte de l’argent, et qu’il utilise même fréquemment pour organiser des rencontres diplomatiques. Le fauteuil de président, « un passage et non une tombe pour ceux qui ont la chance de l’occuper ».

Récompensée !

La presse ivoirienne commence à rendre hommage à Marie-Josée Ta Lou, médaille d’argent sur le 100 mètres aux mondiaux d’athlétisme. Tout sourire, elle fait la Une du site abidjan.net, enveloppée du drapeau vert-blanc-orange de la Côte d’Ivoire. Elle qui avait échoué au pied du podium aux Jeux olympiques de Rio « n’a pas baissé les bras, elle a continué à bosser dur. La voilà récompensée. » Avec le temps elle a appris à ne pas sous-estimer ses adversaires. Avec cette médaille, affirme le site, la jeune athlète « entre un peu plus dans l’histoire de l’athlétisme ivoirien ». Et puis en bas de l’article, il y a les commentaires enthousiastes des internautes : « la Côte d’Ivoire est fière de toi la sœur !!! », « chapeau à toi d’avoir hissé haut le drapeau ivoirien », « fierté pour toute l’Afrique ! ». Un des internautes regrette quand même que Marie José Ta Lou n’ait pas baissé la tête sur la ligne d’arrivée, laissant échapper la médaille d’or. Mais un autre pense à l’avenir : « partie remise pour le 200 mètres ».

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