A la Une: l’opposition fait le plein en Guinée

Le site d’information Guinée 7 constate « L’opposition dite républicaine a mis sa menace à exécution. Elle a marché hier mercredi 2 août. Du carrefour Cosa à l’esplanade du stade du 28 septembre en passant par Bambeto, Hamdalaye, les leaders politiques entourés de leurs militants et sympathisants ont fait le trajet. Sur les pancartes, on pouvait lire "Alpha Condé, 7 ans de fausses promesses ça suffit !" ; "le respect de la parole est sacré" ; "Halte à la corruption" ; "touche pas à ma constitution" ; "Alpha Condé 7 ans pour rien" ; ou encore "Non à un troisième mandat". »

Le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, a affirmé dans le site Média Guinée: « Personne ne peut douter qu’il y a eu plus d’un million de participants à cette manifestation. Les gens sont venus exprimer leurs frustrations, leurs déceptions face à la manière dont notre pays est géré. Une gestion qui est caractérisée par la corruption, le détournement des deniers publics et par l’ignorance des préoccupations de notre peuple. »

Pour sa part, le gouvernement guinéen a réitéré sa détermination à poursuivre la mise en œuvre du protocole d’accord du 12 octobre 2016 et a appelé l’ensemble des acteurs politiques à la préservation de la paix sociale. Cet accord de 2016 prévoit l’organisation des élections locales qui auraient dû se tenir en février dernier, la révision du code électoral et l’audit du fichier électoral.

« Blaguer tuer » ?

Alors le site Africa Guinée s’interroge «le président Alpha Condé a-t-il cédé sous la pression de Cellou ?».

Au Burkina Faso, Le Pays s’interroge en écho « Peut-on encore croire en la bonne foi de Condé ? Sur la question, l’opposition est catégorique. C’est non. Seule la rue peut contraindre Alpha Condé à traduire dans les actes, les conclusions du dialogue politique interguinéen d’octobre 2016. Et l’un des opposants, Mamadou Sylla pour ne pas le nommer, d’aller de son image pour justifier le recours à la rue. Le pouvoir de Condé, a-t-il dit, en effet, est "comme une tortue. Si on ne la chauffe pas, on n’aura rien". Et l’on peut difficilement jeter la pierre à l’opposition, pour avoir adopté cette posture, estime encore Le Pays. Car, elle a déjà fait preuve de volonté d’apaisement. D’abord, en rencontrant Alpha Condé. C’était le 1er septembre 2016. Ce jour-là, l’on a assisté à une poignée de main historique entre le président Condé et le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo. L’on avait cru que ce geste allait contribuer à apaiser véritablement le climat politique et déboucher in fine sur le parachèvement de la mise en place, par les urnes, des institutions de la République. Presque une année après, aucun acte concret n’a été posé dans ce sens. »

Le Pays conclut: « L’on peut donc légitimement se poser la question de savoir, si cette fameuse rencontre n’était pas du "blaguer tuer", pour reprendre l’expression de l’artiste ivoirien Tiken Jah Fakholy. »

Dans la tête d’Alpha Condé

Aujourd’hui à Ouaga s’interroge également: « Qu’est-ce qui se passe dans la tête de Condé ? Lui-même garde un silence bruyant. Et moins il parle, moins on croit en sa sincérité de partir après ce deuxième et ultime mandat constitutionnel. Pour que l’opposant historique, qui a connu les geôles de Sékou Touré et de Lansana Conté et qui a été le premier artisan d’une alternance civile en Guinée, ne confirme pas le préjugé qui veut que les vieux opposants fassent de piètres présidents, il est temps, estime le quotidien ouagalais, que le professeur Alpha se prononce une fois pour toutes sur ce sujet crisogène. A deux ans et demi de la prochaine présidentielle, rien, absolument rien, ne coûte au professeur Condé de se prononcer sur la question, cela aura l’avantage de la clarté. »

Finalement pour Aujourd’hui, « naviguer dans cette situation de ni pain ni mie, c’est la voie ouverte à toutes les spéculations et surtout un pis-aller, dans une Guinée où les opposants attendent la moindre peccadille pour ruer dans les brancards. »

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