A la Une: 100 ans après, les JO à Paris

Cette fois, c’est sûr, Paris accueillera les Jeux d’été dans 7 ans. « Paris 2024: cette fois, c’est gagné ! », s’exclame Le Parisien. En effet, précise le journal, « l’annonce hier par la ville de Los Angeles d’un accord avec le CIO pour l’organisation des JO en 2028 équivaut implicitement à la confirmation de l’obtention par Paris de la compétition en 2024. Une formidable opportunité pour la capitale et plus largement pour le pays, estime Le Parisien. Car si bon nombre d’organisateurs ont déchanté face à la facture finale des JO, la France dispose déjà d’une partie des infrastructures. La prudence des acteurs de la candidature qui se refusent à crier victoire avant l’officialisation finale est compréhensible. Il n’empêche, depuis hier soir, la piste royale est ouverte pour Paris, et rien ne semble pouvoir arrêter sa course. »

« Paris 2024: la joie est libre », s’enthousiasme L’Équipe en première page. « Après un siècle d’attente, de frustrations et d’humiliations même, le comité d’organisation de Paris 2024 va réussir son pari là où ses prédécesseurs de 1992, 2008 et 2012 avaient lourdement échoué. Alors bien sûr, poursuit L’Equipe, les fantômes des JO trop chers d’Athènes, Sotchi, Rio, leurs dettes abyssales et leurs sites abandonnés, viendront très vite nous hanter. Mais aujourd’hui, ce sont des rêves et non des cauchemars, qui collent des frissons à tous les amoureux de sport. »

Le quotidien sportif continue: « Le sérieux du dossier et la mobilisation des athlètes ont convaincu le CIO. Mais ce succès est aussi celui d’Emmanuel Macron », relève pour sa part Le Midi Libre. « Le Président n’a pas hésité à mouiller la chemise pour peser de tout son poids dans la balance. (…) Que ce soit en jouant au tennis dans un fauteuil roulant ou en participant à un entraînement de boxe, il a mené cette opération séduction tambour battant. (…) Du sommet de l’Olympe le voilà maintenant propulsé dieu du stade. »

Venzuela: l’embrasement

À la Une également, le Venezuela dans la tourmente avec « une Constituante élue dans le sang », déplore Le Monde. « L’élection de l’Assemblée constituante convoquée par le président vénézuélien, Nicolas Maduro, dimanche a provoqué une escalade de violences, avec au moins 15 morts au cours du week-end. À en croire le Conseil national électoral, 8 millions de Vénézuéliens sont allés aux urnes, soit 41,5 % de l'électorat. Des chiffres contestés par l'opposition. »

Les Échos s’insurgent: « dix morts lors des manifestations contre l’élection d’une assemblée constituante, vaste mascarade censée sauver le pouvoir de plus en plus contesté du président Nicolás Maduro. Au Venezuela, les +lumières de Chavez+, emblématique prédécesseur du pâle Maduro, se sont transformées en embrasement général. La fuite en avant du régime n’a fait qu’empirer la situation. Tous les ingrédients d’une situation explosive sont réunis. »

Pour le quotidien économique, « le Venezuela tangue sur sa mer d’or noir, au risque de chavirer bientôt, soupire La Nouvelle République du Centre-Ouest. Dans les rues de Caracas sous couvre-feu, chaque matin qui se lève est une leçon, non pas seulement de courage, mais de survie. Et au-dessus de ce volcan, le président Maduro danse une drôle de salsa, celle de la fuite en avant. »

La République des Pyrénées prévient: « à ceux qui se refusent à voir que les "populismes" peuvent porter en germe des tendances dictatoriales les conduisant pour se survivre à démanteler les règles démocratiques qui leur ont permis d’accéder au pouvoir, le Venezuela en est une bonne illustration. Le Venezuela est sous le coup d’une menace totalitaire émanant d’un pouvoir issu d’une gauche anticapitaliste et anti-impérialiste. C’est un bras de fer dramatique entre une opposition qui courageusement tient bon et un président engagé dans une fuite en avant qui a empêché à ce jour toute forme de négociation. »

Interrogé par Libération, le député de centre gauche, Rosmit Mantilla dénie toute légitimité à cette Assemblée constituante: « c’est la plus grande fraude électorale de l’histoire du Venezuela, affirme-t-il. Le chiffre de 8 millions de votants avancé par le gouvernement est absurde, invraisemblable. C’est un coup dur, mais nous ne devons pas nous décourager. Le pays n’est pas sorti dans la rue contre la Constituante, mais contre la dictature. Il y a une grande cohésion parmi les 28 partis qui forment la Table de l’unité démocratique, avec nos différences idéologiques. »

Glaciation

À la Une du Figaro, le retour de la guerre froide. On se croirait revenu dans les années 60, au plus fort de la glaciation entre l’Ouest et l’Est. En effet, constate Le Figaro, « entre Trump et Poutine, c’est le grand coup de froid. (…) Vladimir Poutine a ordonné à 755 diplomates américains de plier bagage d’ici au 1er septembre. Une réponse à Donald Trump, qui se faisait fort de réchauffer les relations avec Moscou, mais qui a signé le nouveau train de sanctions contre la Russie, décidées par le Congrès. »

Commentaire du Figaro: « Pour ce "nouveau départ" raté, Donald Trump ne doit s’en prendre qu’à lui-même. En frayant avec de troubles émissaires russes durant la campagne, il s’est lié les mains. Avec la Russie, toute concession rimera désormais avec collusion. Et se paiera très cher politiquement. Vladimir Poutine l’a compris et n’espère plus rien. Au-delà du cas Trump, les relations russo-américaines semblent frappées d’une noire malédiction. Chaque nouvel entrant à la Maison-Blanche arrive avec des intentions de "redémarrage". Et, à chaque fois, l’initiative fait long feu. L’Histoire longue et la polarisation des esprits expliquent sans doute ces échecs répétés. La question russe est de celles qui enflamment et hystérisent les débats. »

LA Jeanne

Enfin, la disparition de Jeanne Moreau… « Elle était une voix », lance Libération, qui consacre pas moins de 10 pages à cette icône du cinéma français.

« Mythe d’une époque, créatrice insatiable, artiste totale, elle était Jeanne la comédienne, la réalisatrice, la chanteuse. Et surtout la femme amoureuse et libérée, comme celle de ses rôles cultes, de Catherine dans Jules et Jim de François Truffaut à Florence dans Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle. »

« Star ? Le mot ne signifiait rien pour elle, relève Le Figaro. Être comédienne n’était pour elle ni un métier ni une carrière: c’était sa vie. C’était la vie. "Je n’ai pas de vie professionnelle, disait-elle. Toutes ces femmes que j’ai incarnées, ou tenté d’incarner, m’ont fait faire un travail de spéléologue, jusqu’au plus profond de la nature humaine". »

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