Les guerres et les crimes nous ont privés en 2016 de 13 000 milliards d’euros. Soit 13 % du produit intérieur brut mondial a calculé cet institut américain qui s’intéresse à l’impact positif de la paix. Ce montant global recouvre les dépenses de défense, de police, les frais de santé pour les victimes, les pertes occasionnées par les destructions et les manques à gagner engendrés par la violence d’État ou de droit commun.
Cet indice rappelle que si des pays, des industries ou des mafias profitent des conflits et des meurtres, l’humanité est globalement perdante. Avec de grands écarts d’un pays à l’autre. L’Islande conserve sa première place de champion de la paix et la Syrie la 163e, c’est-à-dire la dernière.
Les pays européens sont parmi les mieux classés
Sur les 40 premiers, 26 sont européens. Des pays paisibles et qui dépensent donc relativement peu pour prévenir ou enrayer la violence. À noter que la France n’est qu’au 51e rang. Elle a perdu plusieurs places à cause des attentats. Mais c’est surtout l’un des pays européens qui consacrent une part importante de son budget à la défense, comme le Royaume-Uni classé 50e.
Car les dépenses militaires pèsent 40 % dans le calcul de l’impact de la violence. Les derniers du classement sont ravagés par la guerre. C’est l’Irak, l’Afghanistan et la Syrie. La Syrie qui a beaucoup contribué à faire grimper l’indice à partir de 2011.
Le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne sont les régions où la situation s’est le plus dégradée
Douze pays du Moyen-Orient se retrouvent parmi les plus mal classés. L’Arabie Saoudite, numéro 133, a vu son classement dégradé à cause de la montée des tensions avec l’Iran qui se traduit entre autres par son intervention armée au Yémen. L’Afrique subsaharienne a vu aussi ses positions se détériorer sévèrement.
Le niveau de paix régresse dans 24 des 44 pays analysés. L’Éthiopie, le Lesotho et le Burundi sont les nouveaux foyers de tensions apparus l’an dernier. Il y a aussi des pays qui ont amélioré leur score, c’est le cas de la Centrafrique qui panse toujours les plaies de la guerre civile.
La guerre n’est pourtant pas ce qui provoque le plus de pertes économiques
Effectivement, si un conflit est dévastateur au niveau d’un pays comme la Syrie, au niveau global, la criminalité est beaucoup plus destructrice de valeurs. En partie parce que ses victimes sont bien plus nombreuses. 450 000 personnes ont été assassinées. Tandis que moins de 100 000 sont tombés sur les champs de bataille. Globalement ces deux formes de violences reculent.
Les crimes de sang sont moins nombreux et les conflits ont baissé en intensité depuis 1945. À l’exception des super puissances comme la Russie les États-Unis ou la Chine, les budgets militaires sont d’ailleurs en repli. Cela explique l’amélioration sensible de cet indice global de la paix.