Après la présidentielle, les législatives… Rien ne semble pouvoir arrêter Emmanuel Macron et son mouvement, La République en marche.
« La machine à gagner », s’exclame Libération. « Les premiers résultats des votes des Français de l’étranger donnent une large avance aux candidats d’En marche. Et tous les sondages s’accordent à prédire une très large victoire des candidats La République en marche aux législatives des 11 et 18 juin. Même les moins favorables concluent que le mouvement d’Emmanuel Macron dépassera largement le seuil des 289 sièges qui garantit une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Selon l’enquête du Cevipof et de l’Ipsos publiée vendredi par le Monde, l’alliance de LREM et du Modem aurait entre 395 et 425 élus, pour la plupart nouveaux venus en politique. »
Alors, commente Libération, « ce sont des sondages, certes. Mais ils indiquent une tendance. On voit mal ce qui pourrait l’inverser dans les cinq jours qui viennent. Dans beaucoup de circonscriptions, En marche présenterait un cheval qu’il serait élu. Macro-victoire pour Macron… (…) Si frondeurs il y a, ils n’auront à leur disposition qu’un lance-pierres à élastique. Le risque est plutôt ailleurs, pointe Libération : celui de voir l’opposition se cristalliser non à l’Assemblée, où elle sera marginalisée, mais dans la rue. Légal mais pas très sain. Il existe encore une parade, estime le journal : se défaire cette fois du vote utile. Ceux qui sont favorables au programme d’En marche voteront pour le candidat de leur cœur. Les autres doivent s’en tenir à leurs idées et soutenir le candidat qui les incarne. Après deux votes contraints à la présidentielle, il est temps. »
Dynamitage…
Certes, « il est toujours malvenu de crier victoire trop vite. Et pourtant, ça marche pour les 'marcheurs', constate aussi La Dépêche du Midi. Emmanuel Macron, semble en mesure de remporter son incroyable pari : une majorité absolue de députés. Ce n’est pas pour déplaire à des Français lassés des anciennes pratiques et des deux quinquennats passés. Pour eux, ce Président apporte un courant d’air frais inédit, alors même que personne ne peut dire s’il souffle vers la droite ou vers la gauche. Il lui restera à maîtriser sa probable victoire. Pour lui, le plus dur alors commencera, conclut La Dépêche : prouver aux Français qu’ils ont eu raison. »
Ce qui est sûr, relèvent Les Echos, « c’est qu’en quelques semaines, le chef de l’Etat est parvenu à dynamiter les deux grands partis de gouvernement. (…) La droite va se présenter aux électeurs éclatée en au moins trois chapelles, incarnant autant de stratégies et de lignes politiques, difficilement compatibles. C'est l’un des principaux handicaps des Républicains pour ce scrutin. Le constat vaut aussi pour le PS, pointe le quotidien économique, écartelé entre d’ex-ministres estampillés 'majorité présidentielle', d’anciens frondeurs opposés au nouveau président et une masse de candidats au positionnement incertain. (…) LR et le PS peuvent se consoler en regardant le FN et La France insoumise, tout aussi à la peine. »
« Qu’est-ce qui pourrait contrarier cet élan et ce sans-faute ? », s’interroge Ouest France. « L’exploitation d’une possible entorse au droit commercial à l’encontre de Richard Ferrand ? En avançant la présentation de la loi de moralisation de la vie publique, François Bayrou joue le pompier qui circonscrit 'l’affaire' et confirme la volonté de ce pouvoir de nettoyer les mœurs politiques. La réforme du droit du travail, grand moment de régression sociale ? Personne ne peut prédire le degré de rejet ou d’approbation d’un projet qui intègre aussi des mesures souhaitées, comme le droit au chômage pour tous ou la défiscalisation des heures supplémentaires. Au pire, conclut Ouest-France, d’ici à dimanche, ces questions peuvent susciter des doutes, des hésitations qui feraient que certains électeurs s’abstiennent et que beaucoup ne prennent leur décision qu’au seuil de l’isoloir. »
Le Qatar seul contre tous ?
A la Une également, le Qatar mis au ban dans le Golfe…
« Rupture des relations diplomatiques, constate Le Figaro, fermeture des espaces aériens et maritimes, interdiction de voyager au Qatar : la mise en quarantaine du minuscule émirat est entrée en vigueur. Appuyée par les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte, l’Arabie saoudite a décidé lundi d’isoler son remuant voisin qu’elle accuse de financer le terrorisme. »
Pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « le Qatar mis au ban des nations par l’Arabie saoudite en raison de son soutien au terrorisme, c’est un peu l’hôpital wahhabite qui se moque de la charité des Frères musulmans. » En fait, pointe le quotidien alsacien, « l’Arabie saoudite est ulcérée de voir son minuscule voisin lui tailler des croupières sur la scène internationale et contester son leadership régional (…) Et puis, il y a ces bonnes relations entre Doha et Téhéran. » En fait, relèvent encore Les DNA, « l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a délivré un chèque en blanc à Riyad, a rebattu les cartes et l’Arabie saoudite se sent à nouveau en position de force. Elle tient à le montrer. »
La Presse de la Manche est sur la même ligne : « le Qatar, qui n’est pas sans reproches, a un gros défaut : il a su construire son autonomie et ne fait allégeance à aucune autre monarchie du Golfe, ce qui lui permet d’entretenir des relations diplomatiques avec l'Iran. Et ça, l’Arabie n’aime pas du tout. »
Le Républicain Lorrain s’interroge : « La mise au ban du Qatar doit-elle davantage à la récente charge anti-Iran de Trump à Riyad qu’à l’onde de choc des derniers attentats ? A moins qu’elle ne procède de cette lutte d’influence à laquelle se livrent Arabie Saoudite et Iran ? Dans cet Orient compliqué, mieux vaut se méfier des déductions hâtives. Tout de même, conclut le quotidien lorrain, voir le temple du wahhabisme qu’est Riyad s’ériger en vigie antiterroriste a quelque chose de savoureux. »
Enfin, estime L’Union, « ce bras de fer n’est qu’une nouvelle déclinaison de la lutte pour le leadership dans la région. Washington a choisi le camp Saoudien. Moscou penche pour Téhéran. »
Et L’Union de s’interroger : « comment Paris va-t-il pouvoir complaire à l’un et à l’autre, sans compromettre les juteuses relations avec le Qatar ? Intéressant. »