Ibrahim Diallo est le président de l'ONG « Protégeons les droits humains ».
« Le Code civil actuellement en vigueur est caduc et ne répond plus aux besoins de la société guinéenne. (…) Le Code civil est une priorité, il doit être examiné et il doit être validé (…). Depuis l’année dernière, nous invoquons les mêmes raisons et on n’a pas compris pourquoi on a retiré le Code civil pour le remplacer par le Code de justice militaire. Nous pensons que le Code civil peut régir le Code militaire (…) ».
Ce projet de Code civil est sur la table depuis l’année dernière à l’assemblée nationale qui y a-t-il de novateur dans dans ce projet ?
« Il y a d’abord la déclaration de naissance contrairement à l’ancien code et qui peut être faite par les deux parents, l’autorité parentale est exercée notamment par le père et par la mère car dans l’ancien code, l’autorité parentale était exclusivement exercée par le père, d’où l’urgence aujourd’hui de réviser ce Code civil et de tenir compte de ces innovations. Le Code civil actuel provoque des conflits dans des foyers, comme celui lié à l’héritage et à la succession évidemment car ce qui se passe quand vous êtes veuve et que vous n’avez pas d’enfant, automatiquement les parents de votre mari viennent tout vous prendre quand il décède, on vous met à la porte et on vous prive de tous les biens de votre mari décédé.
Nous, nous estimons que c’est une injustice totale et il faut protéger ces femmes et faire en sorte que le mariage soit sécurisé (…) Tout le débat du Code civil ne peut pas se résumer à l’article concernant la polygamie ; c’est vrai qu’il y a des musulmans et des chrétiens mais nous nous sommes entendus sur un document, celui de la Constitution. La Constitution gouverne la vie de la Nation. La Constitution créée des lois organiques, des codes qui régissent le fonctionnement de la société, si nous nous sommes entendus sur ces dispositions, on doit veiller à ce que ces lois soient appliquées et qu’elles soient conformes avec la réalité du moment. »