Benoît Hamon avait choisi un lieu symbolique pour son dernier rassemblement de campagne avant le premier tour de la présidentielle : la place de la République à Paris. Devant quelques milliers de sympathisants, le candidat socialiste appelle les citoyens à être « à la hauteur », puisque « vos dirigeants » ne le sont pas. Il a reçu le renfort de ses principaux soutiens : Martine Aubry, Christiane Taubira (par vidéo interposée), et Yannick Jadot, l’écologiste qui s’est désisté en sa faveur, qui appelle à « sortir des sondages » et à « sortir de la sinistrose ».
Refus de l’isolement
Le refus du vote utile s’adresse directement à ceux qui sont tentés de voter pour Emmanuel Macron. Le candidat d’En Marche ! était précisément à Nantes, ville historiquement à gauche, en terre de gauche, se disant capable d'assurer la sécurité des Français sur fond de menace terroriste. Présent à ce meeting, mais sans s’exprimer à la tribune, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian (socialiste rallié à Emmanuel Macron) loue ses qualités, et son attachement « au renforcement de l’Europe », au refus « de l’isolement » de la France.
« Le jour de gloire va arriver »
S’ouvrir sur le monde : un message en direction de Marine Le Pen. La candidate du FN était à Marseille, ville où son parti est déjà très bien implanté. Elle réclame « le plus haut score possible » (pour le premier tour), la condition selon elle de la victoire du second tour. « Allons enfants de la patrie, le jour de gloire va arriver », annonce-t-elle à ses partisans réunis dans la cité phocéenne, sous très haute sécurité.
Campagne « empoisonnée »
La sécurité, raison invoquée par l’équipe de François Fillon pour expliquer le changement de lieu pour la soirée électorale de dimanche. Le candidat de la droite sera à son quartier général parisien, et non au Palais des Congrès comme c’était prévu initialement. Dans un entretien au Figaro, il met en garde contre une « dispersion » des voix de droite, visant implicitement Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France très offensif pour son ultime meeting au Cirque d’Hiver à Paris. En forme de riposte, il dénonce une campagne « empoisonnée » par les affaires, « prise en otage par les candidats victimes de leur propre mensonge ». Parmi les derniers espaces d’expression pour les onze candidats, une émission de France 2 diffusée jeudi soir. Pas de débat, mais une plage de 15 minutes chacun pour répondre aux journalistes de la chaîne publique, suivie de deux minutes et demi de libre conclusion…