Mêlée générale à la télévision

Onze candidats à la présidentielle sur un même plateau TV : c’est un débat inédit dans la Vème République. Deux femmes et neuf hommes sont prêts à en découdre et promettent, malgré les contraintes de temps, d’aborder les sujets de fond. Les « petits » candidats, évincés du débat précédent, espèrent tirer leur épingle du jeu.

« Confrontation historique », annonce la bande-annonce diffusée par la chaîne d’information en continu CNews. Avec sa concurrente BFMTV, elle attend une très forte audience pour un débat inédit avant un premier tour de l’élection présidentielle. Tous les candidats, deux femmes et neuf hommes, vont se partager le même temps de parole pendant au moins trois heures, soit environ 17 minutes chacun (introduction et conclusion comprises). « On va être ferme », affirme Laurence Ferrari, l’une des animatrices de l’émission. « Et surtout on va les responsabiliser (les candidats). S’ils veulent que les Français puissent se faire une opinion sur leur programme et leurs idées, c’est à eux de respecter les règles du jeu pour que tout le monde soit audible. Sinon, ça sera le pugilat. » Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV reconnaît « marcher sur un fil » mais « qui avait envie de se priver de cette belle affiche ? »

Demandez les programmes

Trois thèmes ont été choisis : l’emploi, la sécurité et le social. Une dernière question sera posée : « comment rassembler les Français ? ». Les équipes des candidats promettent du fond. « Demandez les programmes, comparez celui qui demain sera capable de redresser le pays », réclame Philippe Vigier, soutien centriste de François Fillon. « La difficulté sera de présenter des propositions pour que le débat soit le plus utile », ajoute Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon.

Rendre les flèches

Emmanuel Macron, dans la ligne de mire de ses adversaires, risque gros mais « n’a pas peur de rendre les flèches », promet l’un de ses soutiens, Corinne Lepage. Ces attaques pourraient venir de tous côtés, y compris de l’extrême-droite. Florian Philippot, vice-président du Front National, annonce que « Marine Le Pen s’efforcera d’être extrêmement concrète », en sachant que « beaucoup de Français hésitent ou n’iront pas voter ».

Cheminade le poète

Et pour les « petits » candidats, c’est le grand soir. François Asselineau par exemple semble très sûr de lui : « je suis quelqu’un de posé, de serein. J’ai été délégué à l’intelligence économique au ministère des Finances, ça veut dire qu’on a reconnu en moi depuis des années une capacité à voir loin, et à connaître ses dossiers. » D’autres encore se sont préparés de façon originale, comme Jacques Cheminade, qui pour « être au-dessus de la mêlée » a cherché « l’inspiration ». Il a donc lu de la poésie, en l’occurrence des haïkus japonais, ou écouté Jean Ferrat chantant Aragon…

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