A la Une: Grand-Bassam, un an après

 

C’était il y a un an, jour pour jour : trois assaillants armés avaient remonté la plage de Grand-Bassam, proche d’Abidjan et très prisée des Ivoiriens et des étrangers, tirant au hasard et attaquant plusieurs restaurants. Bilan : 19 morts. Revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique, cette attaque a été la première de ce type perpétrée sur le territoire ivoirien.

Un an après, Grand-Bassam a retrouvé l’affluence des grands jours, du moins en apparence. Car les acteurs touristiques sur place subissent toujours les contrecoups du drame. Au total, pointe le site Politik Afrik.info, « la Mairie de Grand-Bassam a reçu 300 millions de francs CFA pour les acteurs du secteur touristique. Cet argent été remis à plus de 200 d’entre eux, mais pour certains, “cette aide a été un simple don en guise de compassion”. “Cette manne financière a été la bienvenue, reconnaît Jacques Ablé, le directeur de l’hôtel Etoile du Sud, interrogé par le site. Du responsable d’établissement, au restaurateur en passant par les masseurs et les artisans, tout le monde a touché quelque chose. C’était un “yako” (un geste) de l’Etat. Mais cela ne nous empêche pas de dire que de l’Etat, on attendait beaucoup plus”, affirme encore Jacques Ablé. “Il faut reconnaître que l’appui n’a pas été suffisant”, renchérit Lancina Ouattara, président des hôteliers et restaurateurs et acteurs du tourisme de Grand Bassam. “Le gouvernement nous a promis un accompagnement au vu de ce que nous traversions. Mais il n’y a pas eu véritablement de suivi”, s’indigne-t-il. »

Interrogé par le site Connection Ivoirienne.net, le même Lancina Ouattara estime qu’il aurait fallu pour Grand-Bassam, « un plan Marshall. Parce que le tourisme, affirme-t-il, c’est l’avenir du pays. On avait souhaité que le gouvernement nous accompagne avec des mesures sur la fiscalité, “mais malheureusement cela n’a pas été le cas. Après un an, on ne s’est pas encore rétabli de nos blessures”. »

Pas de triomphalisme…

Pour ce qui concerne l’enquête, un an après, il y a de grandes avancées, même si le cerveau présumé de cet attentat court toujours… C’est ce que souligne Le Pays au Burkina : « en faisant appel immédiatement à une des sections africaines du FBI américain basée à Dakar, et à des enquêteurs marocains, allemands, français et maliens, les autorités ivoiriennes ont pu interpeller, quelques jours seulement après le drame, 15 suspects tout en réussissant à identifier le cerveau de l’attaque qui répondrait au nom de Kounta Dallah et qui court toujours. Mais en l’espace de deux semaines, son bras droit et son chauffeur ont été arrêté. En avril 2016, le logisticien du groupe aurait été également appréhendé à Bamako. Et à quelque 15 jours de l’an I de cet attentat, plus précisément le 23 février dernier, les fins limiers sénégalais ont réussi à débusquer un autre suspect à Dakar. »

Attention, toutefois, prévient Le Pays, pas de triomphalisme… « Face à la nébuleuse djihadiste, rien n’est gagné d’avance et il faut toujours garder l’arme au pied. Aucun dispositif sécuritaire n’étant pour l’heure totalement fiable. Avec le modus operandi qui est le leur, les terroristes frappent toujours au moment où l’on s’y attend le moins. »

Buhari de retour mais diminué ?

A la Une également, le retour au pays de Muhammadu Buhari… Après deux mois passés en Grande-Bretagne, apparemment pour raisons de santé, « le président nigérian, Muhammadu Buhari, 74 ans, est revenu comme il est était parti, pointe L’Observateur Paalga : dans un concert de spéculations. » Car, « là où on tombe des nues, poursuit le journal, c’est quand on apprend que son médecin personnel lui a déconseillé de travailler plus de trois heures par jour. Si cela était avéré, autant dire qu’il y aurait tromperie sur la marchandise, comme on dit, car l’une des qualités requises pour exercer la magistrature suprême, c’est d’être au mieux de sa forme physique et morale, tel un bon athlète. Et c’est peu dire que la question qui est désormais sur toutes les lèvres des 180 millions de Nigérians est celle de savoir si le chef de l’Etat est à même de reprendre ses fonctions. »

En tout cas, relève le site d’information Wakat Séra, « si la rumeur sur l’état de santé de Buhari a autant enflée, c’est encore la faute au secret-défense apposé sur le sujet, comme c’est le cas dans presque tous les pays africains. […] Il faut néanmoins souhaiter au Nigeria, conclut Wakat Séra qu’il puisse retrouver un chef en pleine forme pour relever les défis économiques et surtout faire face au danger permanent que constitue Boko Haram, la secte islamiste qui pourrait puiser de nouvelles forces dans ce flou au sommet. »

 

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