A la Une: «Le revenant» titre Le Point, avec la photo de François Fillon...

 

Une photo prise lors de son discours de dimanche dernier au Trocadéro, à Paris. Le candidat s’y est défendu face à plusieurs dizaines de milliers de ses partisans. « Beaucoup le pensaient fini. François Fillon repart au combat présidentiel. Pour la droite ça passe ou ça casse », explique l’hebdomadaire. « Il n’y a pas beaucoup de responsabilités où on se dit qu’on a la possibilité de laisser un nom dans l’Histoire ; c’est ça ma motivation : réussir quelque chose d’exceptionnel. » Ces mots sont ceux du candidat... « Quand il nous a livré cette confidence un brin narcissique fin janvier, souligne Le Point, il était loin de se douter qu’il serait si bien servi [...] mais ces mots contenaient des indications sur sa conduite future. Fillon tiendrait. »

« Vol au-dessus de l’affaire Fillon », c’est par cette phrase que débute le sommaire du magazine. On ne sait pas si Le Point fait référence au film Vol au-dessus d’un nid de coucou, sorti dans les années 1970 et qui se déroule dans un hôpital psychiatrique, en tout cas, Marianne se propose de faire passer le candidat de la droite sur le divan. « Fillon vu par les psys », pose le magazine en couverture, Sigmund Freud faisant face au prétendant à l’Elysée. « Si certains ont pu un temps croire à l’émergence d’un nouveau Fillon, marqué par l’épreuve, il semble plus probable que l’affaire l’ait contraint à découvrir sa vraie nature, dissimulée, sombre et revancharde », écrit l’hebdomadaire. Les spécialistes convoqués pour l’occasion brossent tour à tour le portrait d’un homme passif qui se mue en un agressif ; de l’obstiné, le pitbull qui ne lâche jamais ; de son narcissisme qui le pousse à sortir « de sa réserve légendaire dès qu’on lui chipe sa place » ; ou encore de l’émotif refoulé.

Dans Le Parisien magazine, sa biographe, « Christine Kelly préfère se référer à sa passion pour l’escalade : “ses amis m’ont raconté qu’ils se sont parfois perdus avec lui en montagne mais, à chaque fois, il a refusé de faire demi-tour malgré les demandes des uns et des autres. Il poursuit sa route, trouve un chemin de traverse, s’en sort à chaque fois.” »

Qu’on soit convaincu ou pas, l’Obs pose cette question : « cet homme est-il dangereux ? »

Tête de François Fillon, sur fond noir, en Une de l’hebdo de centre-gauche, qui se penche plutôt sur le volet politique de la conduite du candidat de la droite. « L’ancien premier ministre a mis son camp en danger. Il a ensuite mis le pacte républicain en danger [...] en utilisant parfois les mêmes arguments que ceux de Marine Le Pen contre la justice et contre ceux qui la rendent. »

« Par son système de défense, renchérit Politis, [...] dans le seul but d’échapper à son sort, le candidat a exacerbé la haine de ses électeurs contre une institution de la République. [...] Le scandale qu’il est désormais convenu d’appeler “Penelopegate” n’aurait dû être que le naufrage d’un homme, pointe Politis. On peut redouter hélas que les conséquences dépassent de beaucoup le cadre de la simple anecdote, et laissent des traces profondes dans notre paysage politique. » L’hebdomadaire altermondialiste voit dans dans cette campagne « la faillite d’un système. Cette élection du président de la République au suffrage universel donne trop de pouvoir à un seul personnage pour être compatible avec la démocratie », assène le journal.

Un tout autre sujet dans Marianne qui s’interroge : y-a-t-il un contraceptif au rabais pour les femmes africaines ?

C’est une journaliste indépendante qui a mené l’enquête sur le Sayana Press, nouveau médicament du laboratoire Pfizer, petit frère du Depo-Provera. Il est actuellement testé dans quatre pays du continent : Burkina, Niger, Sénégal et Ouganda. Il s’agit d’une injection hormonale qui permet aux femmes de ne pas avoir leurs règles et donc de pouvoir choisir si elles veulent un enfant ou non. Cela fait des années que cette méthode est la plus populaire en Afrique. Et avec ce nouveau médicament, l’injection se fait directement sous la peau et non dans le muscle, ce qui rend potentiellement les femmes capables de la faire toutes seules sans médecin.

L’intérêt de ses injections est notamment que cela permet de toucher un plus grand nombre de femmes. Contrairement à la pilule qu’il faut prendre tous les jours, ici le traitement est efficace trois mois. « Enfin un contraceptif accessible aux femmes africaines pour moins de 1 dollar pour trois mois ! », s’exclame l’auteure de l’article. « Discret, ajoute-t-elle, ce contraceptif peut être administré à l’insu des maris, souvent réfractaires au planning familial. »

Sauf que Marianne soulève plusieurs problèmes…

D’abord, le Sayana Press utilise la même molécule que son grand frère, le Depo-Provera, dont plusieurs études pointent un lien possible mais pas certain entre la prise de ce type d’hormone et la fragilisation des parois de l’utérus qui laisseraient ainsi davantage passer le virus du sida. « Pas de lien de cause à effet », rétorque le laboratoire... Le ministre ougandais de la santé affirme de son côté : « le Depo-Provera a moins d’effets secondaires que les autres. Nous sommes certains que ce produit est sûr. »

Ces deux médicaments représentent aussi un immense marché pour le laboratoire Pfizer. Il peut compter sur l’ONG Path et la fondation Bill et Melinda Gates pour faire la promotion de ce type de contraception... fondation qui a embauché une ancienne vice-présidente du labo en tant que chargé de la planification stratégique : « mélange des genres », dénonce Marianne.

Enfin, l’hebdomadaire souligne qu’en France le Depo-Provera est très peu prescrit. La Haute autorité de santé considère que le « service médical rendu reste important » mais que c’est « un médicament de recours ». Il vient donc après d’autres méthodes contraceptives, notamment la pilule. Son petit frère, le Sayana Press est encore moins utilisé, ce qui a conduit le groupe Pfizer à ne plus le vendre en France. « Pas assez de marché » non plus en Angleterre, rapporte Marianne, le continent africain prend donc une importance toute particulière pour le laboratoire multinational.

Paris veut devenir comme Medellin ou Tokyo

« A Tokyo, tout est propre, raconte la maire de la capitale française dans le Journal du dimanche. Et pourtant il n’y a pas de poubelles car les gens attendent d’être chez eux pour se débarrasser de leurs détritus. A Medellin, en Colombie, la propreté des rues est impressionnante parce que les habitants ne tolèrent pas que quelqu’un jette un papier par terre. »

Anne Hidalgo dévoile à l’hebdomadaire son grand plan « propreté » qui vise, dit-elle, à « changer les mentalités ». « C’est avec les Parisiens et pas seulement pour eux que nous devons agir », affirme-t-elle. Elle compte le faire au travers de dix mesures destinées allant d’une sensible augmentation des effectifs de nettoyage et de répression à la lutte contre les rats ou passant par la multiplication des cendriers.

 

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