Des figurines de bouddha, des colliers de perles ou même des défenses entières finement ouvragées... 34 ateliers et 143 magasins en Chine peuvent aujourd'hui transformer et vendre l'ivoire légalement. Officiellement, il s'agit de la revente de stocks acquis avant 1989, date à laquelle la Chine a interdit l'importation de l'ivoire. Mais en réalité, la majorité de ces soi-disant « stocks » proviendrait de la contrebande.
Sous la pression internationale, Pékin a finalement décidé de mettre fin à ce commerce. A partir du 31 mars prochain, une partie des boutiques devra fermer et d'ici décembre 2017, elles seront toutes priées de cesser leurs activités. La vente et la transformation d'objets en ivoire seront entièrement interdites.
Un grand pas en avant, selon le WWF, le Fonds mondial pour la nature, qui rappelle qu'au moins 20 000 éléphants sont massacrés chaque année pour leur ivoire. Mais l'ONG préfère rester prudente.
D'abord, cette interdiction doit être strictement appliquée, ce qui ne va pas de soi en Chine, connue pour son laxisme. Chaque année, 800 affaires de contrebande sont découvertes, comme en 2015 lorsque des douaniers ont mis la main sur 30 kilos d'ivoire, estimés à 170 000 euros, camouflés dans les valises d'un voyageur.
Ensuite, la vente de « reliques culturelles » restera autorisée. S'agit-il d'antiquités ? D'œuvres d'art ? La définition est floue et laisse la porte ouverte aux abus. Et puis, à Hong Kong, le commerce de l'ivoire ne sera interdit qu'en 2021. L'ex-colonie britannique risque alors de servir de plaque tournante pour blanchir l'ivoire issu du marché noir.