A la Une : les droits des femmes, une lutte perpétuelle

En ce mercredi 8 mars, Journée internationale des droits de la femme, constat dressé par Libération : « Contexte politique réac, menaces sur l’IVG, élection de Donald Trump… » Cette année, « le torchon rebrûle », pour reprendre le titre de Une du quotidien.

Et pour Libération, un seul mot d’ordre : la lutte.

« Au moment du vote de la loi sur la parité en politique en 2000, rappelle le journal, beaucoup pensaient encore qu’on pouvait parvenir à l’égalité femme-homme non pas par la contrainte, mais par l’éducation, par un changement des mentalités. La suite a démontré que si l’on n’impose pas ces changements, ils ne viendront jamais d’eux-mêmes. Que la défense des droits des femmes doit peu attendre des hommes. Que le pouvoir ne se donne pas, il se prend seulement si on veut le prendre. Car il s’agit bien d’une lutte, pas d’une discussion amicale au bar de l’Assemblée nationale. »

Et « on peut comprendre, poursuit Libération, que beaucoup de femmes ont décidé de ne plus rien laisser passer, de ne plus faire la moindre concession, de ne plus céder le moindre pouce de terrain. On peut entendre cette exaspération devant une situation qui ne progresse plus, voire régresse. Car si même une journée prétexte comme celle du 8 mars devient un épicentre de la lutte, c’est que la situation n’est plus tenable. »
En effet, renchérit Le Midi libre, « tous les ans, le 8 mars, il faut le rebattre ce sujet des droits des femmes. Ou plutôt de ces droits pas appliqués, pas reconnus, souvent moqués. »

« Dans le combat pour l’égalité hommes-femmes, les beaux discours et les incantations ne suffisent pas, renchérit La Nouvelle République du Centre-Ouest. Surtout quand certaines avancées qu’on aurait pu considérer comme acquises sont de plus en plus menacées et remises en question par certains extrémistes. Il faut aller plus loin dans la sensibilisation et dans la coercition. Le président de la République pourrait demander à ce que tous les ministères s'emparent de la question et en fassent une condition à tout projet législatif. Et alors les incantations et les promesses de campagne prendraient tout leur sens. »

« Ce 8-Mars reste une journée de combat, conclut Le Républicain lorrain, entre les tours des cités, dans les hémicycles où se fabriquent les lois, et devant la machine à café. »

Macron talonne Le Pen

A la Une également, la campagne présidentielle, avec un écart qui se réduit entre les deux favoris du premier tour… S’il faut en croire le baromètre publié par Les Echos, à J-46, Emmanuel Macron recueillerait 25 % des voix, juste derrière Marine Le Pen, 26 %, loin devant François Fillon, 20 %.

Macron qui progresse donc, d’autant, souligne Le Figaro, que « les poids lourds du PS sont prêts à se rallier. En effet, poursuit le journal, le leader d’En marche ! peut se réjouir : tous les jours, il enregistre les ralliements de poids lourds du Parti socialiste. Ce devrait être encore le cas ce mercredi, croit savoir Le Figaro, avec Bertrand Delanoë. L’ancien maire de Paris a prévu d’officialiser son soutien à Emmanuel Macron (il l'a finalement fait ce mercredi, NDLR). Dans les prochains jours, ce sera au tour de Jean-Yves Le Drian, le très influent ministre de la Défense. Hier, ce sont aussi Claude Bartolone, le président de l’Assemblée, Patrick Kanner, le ministre des Sports, ou encore Juliette Méadel, la secrétaire d’Etat à l’Aide aux victimes, qui ont fait état de leurs difficultés à se " reconnaître " dans la candidature de l’ex-frondeur Benoît Hamon, jugée bien trop à gauche. »

Commentaire du quotidien d’opposition : « L’expression qui vient à l’esprit pour décrire cette coalition hétéroclite est bien celle d'une " auberge espagnole ". À forte coloration socialiste, évidemment. Avis, sur ce point-là, aux friands de nouveautés, ils seront déçus… »

Fillon et Hamon rament

Et du côté du candidat socialiste, Benoit Hamon, ça ne va pas fort… « La campagne de Benoît Hamon est engluée, constate Paris Normandie. Il ne parvient guère à se faire entendre. La famille socialiste est gagnée par les doutes. Face à cette situation, Benoît Hamon se voit contraint de réagir en rabotant ce qu’il avait jusqu’à présent brandi tel un totem, son projet de revenu universel, dans le seul but de rabibocher une gauche éparpillée façon puzzle. »

Quant à François Fillon, « il est remis en selle, mais jusqu'à quand ?, s’interroge Sud-Ouest. Il fera campagne clopin-clopant jusqu’à l’élection, fort de son projet et d’une incontestable force dans l’adversité, mais adossé à un parti hémiplégique et réduit à sa frange la plus droitière. »

François Fillon qui doit encore faire face à de nouvelles révélations du Canard enchaîné ce matin. « Un nouveau caillou dans le mocassin », ironise l’hebdomadaire : « Un prêt de 50 000 euros accordé en 2013 par son ami le généreux milliardaire Marc Ladret de Lacharrière », non déclaré au fisc. « Policiers et magistrats s’interrogent aussi sur les très coûteux travaux effectués par François et Penelope dans leur manoir sarthois. Bref, conclut Le Canard, de quoi meubler agréablement la conversation prévue le 15 mars au palais de justice entre le candidat et le juge Serge Tournaire. »

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