Cette attente insupportable pour nombre de ses admirateurs devait trouver sa justification par une élaboration méticuleuse et digne d’un répertoire ouvert sur le monde. Pour cela, Roger Raspail fit appel à de bons amis capables de refléter la myriade de cultures caribéennes dont il a su dessiner les contours au fil des décennies. Entouré de son camarade Alain Jean-Marie au piano, du violoncelliste Vincent Segal, du bassiste Patrice Caratini, ou encore du poète et chanteur trinidadien Anthony Joseph, le maestro donne le tempo et imprime l’écho de ses vaillants ancêtres antillais.
Car, derrière ces nouvelles compositions, un engagement citoyen semble poindre et nous invite à l’écoute et au partage des connaissances. Être Guadeloupéen suppose une compréhension et un regard acéré de l’histoire du peuple noir. Savoir manier le tambour Ka ne relève pas seulement d’une virtuosité artistique indéniable, c’est transmette un patrimoine et affirmer son appartenance à une aventure humaine séculaire qui débuta dans la douleur de l’esclavage pour parvenir à l’émancipation et l’épanouissement expressif des populations de toute la Caraïbe.
Comme le martelait Roger Raspail dans l’album « Caribbean Roots » de son ami Anthony Joseph : « Je ne suis pas Français. N’oubliez jamais que nous sommes caribéens. Nous avons souffert et nous continuons le combat aujourd'hui. Nous représentons les racines, les racines caribéennes ». Ce militantisme vainqueur transpire dans le jeu aguerri de Roger Raspail. Les notes soigneusement cadencées de son dernier disque parlent aux temps anciens, luttent contre la résignation et célèbrent un héritage majeur hautement estimable.
Pour vous en convaincre, il vous suffira de vous rendre le 8 mars 2017 à Pierrefitte-sur-Seine, près de Paris, où Roger Raspail en famille livrera son message percussif dans le cadre du festival Banlieues Bleues.
Le site de Banlieues Bleues
Le site Facebook de Roger Raspail