En France l'agriculture bio bondit, mais reste fragile

En France la consommation de produits issus de l'agriculture biologique a progressé de 20 % en un an. Les agriculteurs se convertissent massivement mais leur trésorerie reste fragile.

 

Ce n'est pas un hasard si la mascotte du Salon de l'agriculture qui ouvrira ses portes samedi à Paris est une vache bio - une Bretonne Pie noire. En France, la consommation de produits issus de l'agriculture biologique a bondi de 20% en un an. C'est le secteur le plus dynamique de l'économie française. Le marché a plus que triplé en dix ans, il pèse aujourd'hui pas moins de 7 milliards d'euros.

Pour y répondre, la France part de loin, avec seulement 6% de ses surfaces agricoles en bio, contre plus de 20% en Italie. Mais elle est tout de même le premier producteur de poulet de chair bio d'Europe. Le secteur agricole et agroalimentaire français se convertit massivement, une croissance annuelle à deux chiffres des surfaces et des fermes bio, mais aussi de la transformation et des réseaux de distribution spécialisés.

Des consommateurs soucieux de leur santé et de l'environnement

La vogue est telle auprès des consommateurs, avant tout soucieux de leur santé et de la préservation de l'environnement, que la rémunération des produits reste supérieure pour les agriculteurs, confrontés dans le secteur conventionnel à des prix de vente qui ne couvrent plus leur coût de revient, étant donné la surproduction agricole mondiale actuelle.

L'engouement est particulièrement frappant dans la production laitière, où la conversion a progressé de 35% ! Mais il ne faudrait pas, se plaignent les nouveaux agriculteurs bio, que tous leurs efforts soient ruinés parce que les aides à la conversion tardent à être versées.

Privilégier le local

Cette conversion exige deux à trois ans de délais avant de se traduire par un revenu amélioré. D'autre part la météo a raréfié l'herbe, menu imposé aux vaches laitières bio. C'est pourquoi les supermarchés français ont connu une véritable pénurie de lait bio au cours des derniers mois.

Les enseignes ont préféré laisser les rayonnages vides plutôt que d'importer du lait bio des pays voisins, sachant que la consommation est 100% locale pour le lait bio, les oeufs bio et quasiment toute la viande. 

 

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