Mystère sur les heures vraiment travaillées par Penelope Fillon à La Revue des deux mondes. Le quotidien Le Parisien lève ce matin le lièvre de ce qu’il appelle les « heures escamotées du contrat de Pénélope Fillon ». Selon ce journal, le « nombre d’heures travaillées » à « La Revue des deux mondes » par l’épouse du candidat de la droite à la prochaine élection présidentielle en France « aurait été minimisé pour permettre son emploi d’assistante parlementaire à l’Assemblée nationale. »
Certes, l’existence des deux contrats de travail était connue. Rien d’illégal à cela. Mais, justement, dans le contrat de travail relatif au poste d’assistante parlementaire, il doit être fait mention des heures travaillées pour les besoins de l’autre contrat de travail, le cumul du temps de travail ne devant pas excéder la durée maximum de travail autorisée par la loi.
Le Parisien affirme que les deux signataires du contrat à l’Assemblé nationale, l’employeur François Fillon et l’employée Pénélope Fillon, son épouse, sont « soupçonnés d’avoir minimisé le nombre d’heures censé être effectuées à la Revue des deux mondes ».
Or, rappelle ce journal, le propriétaire de « La Revue des deux mondes », Marc Ladreit de Lacharrière, a affirmé que le travail de Pénélope Fillon dans sa revue n’avait « rien de fictif ».
Ce qui conduit Le Parisien à affirmer que le nombre d’heures déclarées réellement travaillées à « La Revue des deux mondes » dans l’autre contrat, celui d’assistante parlementaire, aurait, donc, été « minimisé », qu’il s’agit d’un « oubli », et que « l’oubli » en question « constituerait une infraction pénale de 5e catégorie, passible de 1 500 euros d’amende. Il montrerait surtout une volonté d’octroyer à Pénélope Fillon un lucratif temps complet à l’Assemblée », énonce encore Le Parisien.
Ce journal précise encore que, dans « l’entourage du couple », on explique que le « statut » d’assistant parlementaire en contrat à durée indéterminé est « dérogatoire au droit du travail ». Les amateurs de labyrinthiques finesses des juristes seront enchantés par ce nouvel épisode du « feuilleton Fillon »…
Le Pen : portée par la vague
Et pas seulement eux. Le problème est surtout ce que va en penser l’électeur. Car, dans l’isoloir, c’est son avis qui compte. Et c’est bien, effectivement, le problème, que souligne fort justement Le Journal de la Haute-Marne. « Quand bien même le droit se rangerait aux arguments de François Fillon, ce ne sont pas ses avocats qui glisseront le bulletin de vote dans l’urne, prévient ce quotidien du centre-est de la France. La parole ne sera pas à sa défense, fut-elle virulente, mais aux électeurs ».
Et justement, François Fillon a beau, comme le souligne Le Figaro, poursuivre la « relance » de sa campagne électorale « presque comme si de rien n’était », sa campagne électorale est émaillée d’incidents. « En déplacement, François Fillon a essuyé des lazzis, souligne L’Est Républicain. Sa campagne en est devenue impossible, son discours demeure inaudible. Et, par ricochet, cette chape de plomb semble avoir éteint tout débat. À droite comme à gauche », s’inquiète ce quotidien de l’orient français. « Une élection présidentielle à ce point réduite au silence à dix semaines du rendez-vous, un tel constat d’indigence, c’est du jamais vu et un signe plus qu’inquiétant », s’alarme L’Est Républicain.
De quelle inquiétude s’agit-il ? Son voisin régional, le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace met les pieds dans le plat en évoquant ce matin un scénario qui verrait ce qu’il appelle la « vague de colère » des électeurs « propulser » la candidate du parti Front national Marine Le Pen à l’Elysée. Assurément, concède Les DNA, comme on dit en Alsace, cette campagne est « étonnante, singulière et passionnante, mais plus opaque et incertaine qu’aucune autre auparavant ». Assurément…
Ecosse : menace sur l’Europe
Pendant ce temps, eu Europe, ça ne s’arrange pas du côté de l’Ecosse, où « un nouveau référendum se profile », prévient Le Figaro. Tout a recommencé par un incident mercredi soir à la Chambre des communes, le Parlement britannique à Londres, quand les députés britanniques votaient à une écrasante majorité en faveur du déclenchement du Brexit. La suite, c’est le quotidien conservateur qui la raconte, « les quelque 54 élus du Parti nationaliste écossais ont entonné l’Ode à la joie en signe de résistance. Et quand le président de séance leur a rappelé avec fermeté l’interdiction de chanter dans l’enceinte de la Chambre des communes, ils se mirent à siffler l’hymne européen à la place ».
Roumanie : espoir pour l’Europe
En Roumanie, le ministre de la Justice a démissionné hier. Mais les manifestants ne lâchent rien. Mais sans attendre, en France, le journal La Croix dresse en Une le bilan de cette crise.
Qu’on ne s’y trompe pas, prévient-il, « l’avenir de l’Europe se joue aussi dans cette Roumanie latine, voisine de l’Ukraine et de la Serbie, proche de la Turquie et pas si éloignée de la Russie ». Et le quotidien catholique de se réjouir de la « vague spontanée de protestation qui est le signe d’une nouvelle vitalité de la société dans ce pays qui compte parmi les moins développés de l’Union européenne. La Roumanie n’avait pas connu de telles manifestations depuis la chute de la dictature de Ceausescu en 19893, souligne La Croix.