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Pour celui qui a dirigé le Bureau central des cultes, le constat est sans appel : l’islam de France est dans une impasse. Il y a, certes, les causes externes qui dépassent le cadre hexagonal, mais les raisons sont d’abord à rechercher à l’intérieur. « Misère de l’exception française », avec une incompréhension de la laïcité, mot valise, une laïcité qui ne peut être comprise sans le rappel de son histoire commencée bien avant la Loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. « Misère du monde musulman », avec une terre d’islam devenue le lieu du dernier génocide contemporain, « Miserere » de l’intellectuel musulman sorti de la religion, et dont le discours a plus d’impact chez les non-musulmans que chez les musulmans, « Misère » du « jeune musulman » instrumentalisé par les nouveaux prêcheurs, et cantonné au statut de victime par des intellectuels orphelins de la classe ouvrière, « Misère de l’envoilement » quand il s’opère comme un signe d’appartenance à une postmodernité multiculturelle, « Misère des 'Lacombe Lucien' version Abdel », ces jeunes radicalisés en quête d’idéal et d’identité entraînés dans des aventures mortifères, « Misère des responsables cultuels » qui, en voulant exonérer l’islam des violences commises en son nom, le privent de toute perspective d’une réforme en profondeur.Et Didier Leschi d’appeler de ses vœux l’émergence d’un « Bernanos musulman ».