La Chine délocalise sa production de charbon. Pour respecter ses engagements de réduction des gaz à effet de serre, Pékin impose une diminution de la production chinoise de charbon, les objectifs de 2016 ont même été dépassés, avec une chute de 9% de la production minière en Chine. Mais dans le même temps les importations de la Chine ont progressé de 25% ! Les besoins de l'Empire du Milieu sont toujours énormes, et particulièrement en charbon métallurgique, composant l'acier des hauts fourneaux. La Chine est donc devenue plus dépendante aujourd'hui du charbon à coke étranger, quitte à exporter sa pollution. C'est un peu ce qu'elle fait en Mongolie.
Pékin vient de signer avec Oulan Bator un accord qui encourage la Mongolie à doper sa production de charbon et à l'exporter vers la Chine, qui double son tarif ! Jusqu'à présent et depuis quatre ans, le charbon mongol était payé trois à quatre fois moins que le prix mondial.
La Mongolie ne peut refuser cette offre qui lui permet d'honorer le paiement de sa dette au printemps prochain, tout en l'encourageant à relancer le développement de ses immenses réserves de charbon. Continuer à fournir la Chine sur le rythme de la fin 2016, doperait la croissance mongole, au point mort depuis 2014 et la chute des prix des matières premières.
La Chine externalise aussi sa production de charbon en Australie, mais d'une tout autre manière : en prenant le contrôle des mines. Le géant chinois des mines Yanzhou Coal a ainsi racheté les avoirs de Rio Tinto, qui souhaitait s'en débarrasser. Le Chinois Yancoal est désormais le premier producteur spécialisé de charbon en Australie.