La question revient, lancinante, dans les journaux, après les débats télévisés de jeudi et d’hier dimanche entre les sept candidat de la primaire du PS.
Pour Le Figaro, la messe est dite… « Ci-gît le PS », lance le quotidien d’opposition. « Les candidats à la primaire de la Belle Alliance populaire peuvent débattre à l’infini, ils parlent dans le vide. Même les militants socialistes ne les écoutent plus. Ils sont de plus en plus nombreux à leur tourner le dos. Pour eux, l’avenir est ailleurs. Beaucoup regardent désormais vers Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, quand ce n’est pas de l’autre côté de l’échiquier politique. »
« A quoi sert un candidat PS à l’élection présidentielle ?, s’interroge Libération. Cette question, posée notamment par Jean-Luc Mélenchon, n’a rien d’une provocation. Au contraire. Elle interroge la capacité du parti à proposer une alternative crédible et moderne au terme de ce quinquennat. »
Certes, les débats de jeudi et d’hier ont montré que les prétendants PS à la magistrature suprême n’étaient pas à court d’idées et de propositions. « Pour autant, pointe Libération, celui qui sortira vainqueur de cette primaire ne possédera en rien un billet le qualifiant d’office pour le second tour de la présidentielle. Et sa légitimité sera bien relative car il pourrait se retrouver non dans les habits de leader à gauche, mais dans ceux d’outsider face à la concurrence à gauche. Du coup, il y a quelque chose de surréaliste à les entendre se revendiquer comme les candidats du rassemblement. »
En effet, reconnait Sud-Ouest, « les participants aux débats eurent beau évacuer d’un revers de la main Emmanuel Macron et ne pas mentionner Jean-Luc Mélenchon, l’ombre de ces grands absents planait sur le studio. »
Et « qu’il appartienne à l’un ou l’autre camp, le vainqueur de cette primaire risque de se retrouver, dans quinze jours, avec un niveau très bas d’intentions de vote à la présidentielle, prévient Ouest France. Si bas que la question du rassemblement peut s’inverser : aura-t-il l’élan, le soutien pour appeler Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon – qui ne bougeront pas – à se rallier à lui ? Ou n’est-ce pas lui qui devra rejoindre l’un des deux ?[…] Tout va se jouer en février, après la primaire, conclut Ouest France. Trois candidats, c’est deux de trop pour espérer concourir en finale. Si personne ne bouge, la gauche est morte et enterrée pour un long moment. »
Macron tient toujours la vedette…
Pendant ce temps, Emmanuel Macron continue d’attirer du monde dans ses meetings, d’engranger des soutiens, et de susciter beaucoup d’intérêt dans les journaux.
Macron, chouchou des médias… Quotidiens et hebdomadaires n’en finissent plus de disséquer ce que d’aucuns qualifient de phénomène… Dernier journal en date à s’esbaudir : Le Parisien qui n’hésite pas à titrer : « Macron, ça marche. […] Ses détracteurs lui prédisaient la durée de vie d’un météore, mais la candidature d’Emmanuel Macron prend corps et inquiète ses adversaires, constate le journal. Ses meetings font le plein et il engrange les soutiens. »
Commentaire du Parisien : « Emmanuel Macron a l’audace d’un enfant prodige à qui tout réussit. Mais c’est aussi, un fin tacticien qui ne laisse rien au hasard. Entre réelle candeur et hyper-contrôle de soi, la personnalité de ce candidat qui évolue en dehors des contraintes des partis politiques inquiète ses adversaires. Et s’il allait au bout ?, s’interroge Le Parisien. Macron pousse chaque jour son avantage. Et il est grisé. Presque habité par moments tant il jubile de voir tous ces gens venus pour l’écouter. Alors, on ne doute pas qu’Emmanuel Macron soit en train de vivre une très belle expérience personnelle. A lui de démontrer, estime le journal, dans les semaines qui viennent, que ce n’est pas le récit de sa propre légende qui le guide mais qu’il a des propositions crédibles et surtout cohérentes pour le pays et les Français. »
Un froid de pingouin…
A la Une également : le froid qui s’abat sur la France… Parfois, l’hiver, il fait froid… « - 9° C, s’exclame Libération. C’est la température qui va glacer le Massif central et la ville de Strasbourg à partir de mardi 17 et mercredi 18 janvier. Un froid de pingouin (- 11 degrés sont attendus à Mulhouse, - 10 à Dijon, - 6 à Toulouse et – 4 à Marseille) qui va s’abattre sur la quasi-totalité de la France. Des températures inférieures en moyenne de 4 à 8 degrés aux normales saisonnières, selon Météo France, qui ne s’attend pas cependant à des records de froid comme en février 1956 ou janvier 1985. »
Nonobstant, relève La Croix, « avec l’arrivée du grand froid, le ministère de l’Energie a réuni vendredi les acteurs du secteur de l’électricité. Pour éviter d’éventuelles interruptions de service, les usagers devraient être encouragés à réduire leur consommation par des gestes simples. Eteindre les lumières dans les pièces vides, couper les appareils en veille, baisser la température d’un ou deux degrés dans le logement devrait permettre, selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, d’économiser l’équivalent de la production de deux à trois réacteurs nucléaires. L’entreprise se veut rassurante : à ce stade, aucune coupure d’électricité n’est programmée. »
L’Opinion en profite pour entonner un couplet pro-nucléaire : « face au gel annoncé cette semaine, l’électricité nucléaire reste donc indispensable, au point qu’il a fallu hâter la remise en service de neuf réacteurs en révision et retarder le contrôle de deux autres. Et elle le restera encore longtemps, affirme encore L’Opinion, personne ne réclamant de revenir massivement aux centrales polluantes au fioul ou au charbon, à la mode allemande. »
Duel franco-britannique
Enfin, prenons le large, avec le Vendée Globe, la course autour du monde en solitaire et sans escales… Et un suspense insoutenable, à trois jours de l’arrivée estimée du vainqueur. Avec un duel qui prend des allures de mano a mano franco-anglais.
« Vendée Globe : Le Cléac’h et Thomson prêts pour le duel final », titre Le Figaro. « Deuxième en 2009 et 2013, le Breton est tout proche de décrocher enfin le Graal. Il a le talent, le bateau, un monocoque neuf à foils, et l’expérience pour craquer les fumigènes en premier dans le chenal jeudi prochain, jour de délivrance prévu par les analystes. Mais il a aussi un caillou dans la botte. Car Alex Thomson ne lâche rien, pointe Le Figaro. À la barre de son vaisseau noir, plus étroit, plus rapide, plus extrême que les montures de ses concurrents, le fougueux Gallois veut devenir le premier étranger et, surtout, le premier Britannique à damer le pion aux Froggies. Avec moins de 100 milles de retard sur Le Cléac’h aux Açores hier soir, le rêve est permis. […] Encore un final fabuleux. »