Certains partent, d’autres restent… Ainsi, « Guillaume Soro se succède à lui-même », relève le site d’information ivoirien Lepointsur. « Le député de la circonscription 091 a été reconduit hier à la tête du Parlement ivoirien qui inaugurait sa première séance de la première législature de la 3e République. Candidat du RHDP, Guillaume Soro était en confrontation avec Evariste Méambly, député indépendant de Facobly. Sur 252 votants, 230 ont accordé leur suffrage au PAN sortant contre 12 à son adversaire. Un résultat qui vient confirmer la confiance que les Parlementaires ivoiriens placent en Guillaume Soro, estime Lepointsur, qui a fortement contribué à moderniser cette institution depuis qu’il la dirige. »
Pendant ce temps, coup de balai à la tête de l’armée et de la police… Après le mouvement de grogne d’une partie de l’armée en fin de semaine dernière, les principaux patrons de la Grande Muette ont été limogés, placés à la retraite d’office.
« Ils paient cash la mutinerie aigüe du week-end », s’exclame Aujourd’hui à Ouaga. « La verticale du pouvoir n’a pas tardé à tomber sur les chefs des corps habillés, 48 heures après les mutineries militaires qui ont embrasé plusieurs villes ivoiriennes. Le couperet est tombé dru sur les têtes des généraux Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major général des armées, Gervais Kouakou, DG de la gendarmerie et, Bredoum Bia, DG de la police. »
Toutefois, s’interroge Aujourd’hui : « que pourront faire les généraux Sékou Touré, bombardé chef d’état-major général des armées, Nicolas Kouassi Kouadio, DG de la gendarmerie et le commissaire divisionnaire, Youssouf Kouyaté, patron de la police ? Rien de plus que ce que les politiques leur diront de faire. Au-delà des questions mises sur la table par les mutins ce week-end, qui tournent autour de la ration alimentaire et d’autres conditions de travail, c’est carrément la chaîne de commandement qu’il faudra revoir de fond en comble. »
Soro qui tire les ficelles ?
Quant à Guillaume Soro, le tout fraîchement réélu président de l’Assemblée nationale est-il le « véritable maître du jeu politique ivoirien ?, s’interroge le site d’information WakatSéra. « Tout porte à le croire, compte tenu du contexte dans lequel, 'Bogotha' (c’est l’un de ses surnoms) vient de rempiler à la tête de l’Assemblée nationale alors que bien des observateurs l’avaient déjà vu chuter du perchoir. Comme pour confirmer l’invincibilité que lui confère son nom, Guillaume Kigbafori Soro a déjoué tous les pronostics de ses détracteurs qui présageaient son déclin. »
Soro se replace donc dans le jeu politique ivoirien… Et le quotidien Le Pays au Burkina n’hésite pas à faire le lien avec le récent mouvement d’humeur de l’armée… « Certains ont vu dans la sortie bruyante de la soldatesque, en fin de semaine dernière, l’ombre de celui qui était, il y a quelques années encore, son leader politique, affirme Le Pays. Il aurait, en effet, instrumentalisé les militaires du rang par l’entremise de certains ex-com’zones, afin de faire du grabuge à quelques heures du début de la mise en place des institutions de la 3è République, dans le seul but de rappeler à ceux qui l’auraient oublié, que la branche militaire de l’ex-rébellion est toujours en embuscade, prête à faire feu de tout bois si leur ancien leader est malmené sur le plan politique. Si ce lien incestueux entre la deuxième personnalité de l’Etat et des éléments incontrôlés ou incontrôlables de l’armée était avéré, il y aurait de quoi s’inquiéter, estime encore Le Pays, lorsque l’heure de vérité sonnera en 2020, c’est-à-dire lorsque Guillaume Soro sera écarté de la course à la présidentielle au nom du pacte qui lie le RDR au PDCI/RDA, et selon lequel c’est le parti de l’Eléphant qui désignera le candidat de la coalition à la magistrature suprême. Certes, cette échéance fatidique est encore loin, et beaucoup d’eau pourrait, entre-temps, couler sous les ponts. Mais on pourrait se livrer, d’ores et déjà, à toutes sortes de conjectures. »
En tout cas, dans l’immédiat, pointe L’Observateur Paalga, « l’événement le plus attendu reste, sans conteste, la nomination, imposée par la nouvelle constitution, du vice-président (le président Ouattara doit s’exprimer ce matin à ce sujet). Un poste clé s’il en est, quand on sait qu’une disposition transitoire permet au chef de l’Etat de désigner l’oiseau rare bien avant les prochaines échéances où il y aura le fameux ticket présidentiel. » Et L’Observateur Paalga de s’interroger : « le costume a-t-il été taillé à la mesure de Daniel Kablan Dunkan (le Premier ministre démissionnaire) ? C’est fort possible pour ne pas dire probable. »