A la Une: en Côte d’Ivoire, bruits de bottes

Même brièvement, la situation prévalant en Côte d’Ivoire ne manque pas d’être signalée par la presse française. L’édition en kiosque du quotidien Le Figaro signale que « des soldats contrôlent la deuxième ville de Côte d’Ivoire ». Le Figaro se borne pour l’heure à noter que « des militaires demandant une hausse de leur solde et le paiement de primes, ont pris le contrôle de la deuxième ville de Côte d’Ivoire, Bouaké ».

De son côté, Le Parisien évoque tout aussi brièvement ce qu’il appelle un « mouvement de protestation » portant « notamment » sur ces mêmes revendications à caractère financier.

Sur Internet, bien entendu, les sites des journaux français relaient plus abondamment les informations en provenance d’Abidjan, se bornant pour l’heure à relayer les dépêches d’agences de presse, et pour certains, comme par exemple L’Express en ligne, à en modifier les titres, avec celui-ci : « Tirs à l’arme lourde en Côte d’Ivoire : la grogne des militaires s’étend ».

De son côté, le site internet de Jeune Afrique relate ce qui est, selon lui, un « coup de colère », ou encore un « mouvement d’humeur d’hommes en armes » à Bouaké, Daloa et Korhogo. Il évoque les « revendications financières » de ces « éléments » dont l’identité « reste floue », et cite un « ex-membre de la rébellion présent sur place », qui précise : « Ils ont effectué des tirs sporadiques en l’air à l’arme légère, non lourde, au niveau du 3e bataillon. »

 
Jeune Afrique en ligne ajoute que « les contestataires disent agir au nom de 8 400 sergents et réclameraient 10 millions de francs CFA chacun et une villa. Un autre élément - dont le communiqué du gouvernement ne fait pas état - serait à l’origine de la colère : l’ouverture prochaine à Bouaké d’une session du tribunal militaire, qui siège d’habitude à Abidjan. »

Côte d’Ivoire : « C’est gâté » !

Bien sûr, les Unes de la presse ivoirienne sont toutes dédiées à cette actualité domestique agitée. Et la photo d’un homme y est hissée ce matin, celle d’Alain Donwahi, ministre ivoirien auprès du président, chargé de la Défense, qui l’assure en manchette du quotidien gouvernemental Fraternité Matin : « Nous allons discuter avec nos hommes. »

Selon Frat Mat, la ville de Bouaké est qualifiée de « paralysée », celle de Daloa de ville « morte », et, à Korhogo, « tous les corridors [sont] fermés », énonce ce confrère gouvernemental, qui dénonce la « pratique » de ces « mutins ». Laquelle pratique, toujours selon Fraternité Matin, « n’est pas du tout faite pour maintenir le cap actuel du développement », contribuant à « tirer le pays vers le bas, tout simplement ».

Proche du président Alassane Ouattara, le journal Le Patriote évoque des « bruits de botte à Boauké, Daloa, Korhogo, Daoukro » et souligne en Une qu’ « aucune victime ni dégâts matériels ne sont signalés ».

Le Nouveau Réveil, qui, lui, est proche de l’ex-président Henri Konan Bédié, fait état d’un « mouvement d’humeur des militaires », et ajoute Odienné à la liste des villes concernées par cette actualité. « Ça suffit ces colères armées », tonne en Une L’Intelligent d’Abidjan.

Soir Info ajoute que des sous-préfets ont été « attaqués et dépouillés » et que « le drapeau national [a été] descendu dans des casernes ». Pour ce quotidien indépendant, à Bouaké, Daloa et Korhogo, « c’est gâté ! », étant précisé que cette expression typiquement abidjanaise traduit de façon inimitable le caractère négatif d’une chose ou d’une situation à laquelle, justement, elle est juxtaposée.

« Abidjan bouclée », lance aussi le quotidien L’Inter en Une. Du côté de la presse dite bleue, Notre Voie évoque une « mutinerie de soldats hier » et signale que armes ont été « emportées » à Bouaké. Et Le Quotidien d’Abidjan de souligner que « d’autres casernes [sont] en ébullition ».

Trump : vaste programme

Le Figaro ouvre un large dossier consacré à Donald Trump, qui a été officiellement intronisé hier et qui entend « tout bousculer ». Tout, c’est-à-dire « baisser les impôts et augmenter les dépenses sans aggraver le déficit. Ressusciter les industries lourdes et les centrales à charbon, doper la production pétrolière, lever les contraintes environnementales sans priver les citoyens d’air pur et d’eau claire… Vaincre l’État islamique mais laisser dès que possible l’Irak et la Syrie à leurs démons, s’allier avec Poutine sans devenir son vassal, défier la Chine tout en l’amadouant avec un ambassadeur sur mesure, faire la paix au Proche-Orient et transférer son ambassade à Jérusalem… » N’en jetez plus !

Dans Le Parisien, l’ambassadrice des Etats-Unis à Paris se confie. Jane Hartley, c’est son nom, est une proche de Barack Obama. Elle espère, naturellement, que tout ce qu’Obama a, dit-elle, « fait de bien », ne sera pas « remis en cause ». Et qu’après le « choc » de la dernière élection, l’Amérique entre rapidement dans une « riode de résilience ». Jane Hartley fait ses cartons puisqu’elle quittera l’ambassade américaine dans une douzaine de jours, soit la veille de l’investiture de Donal Trump.

Fillon : un drôle de paroissien

François Fillon serait « coincé » ! C’est le point de vue de Libération. Selon ce quotidien proche de la gauche, le candidat de la droite à la prochaine élection présidentielle le serait car il « refuse » d’assouplir son programme. « Drôle de chrétien celui qui réserve sa charité, non aux plus démunis, mais aux plus nantis », regrette Libé.

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