Ça y est : les prétendants socialistes à la magistrature suprême ont dévoilé leurs programmes hier. Libération a passé au crible les propositions des quatre favoris de la primaire du PS. Libération qui s’en félicite : « enfin la bagarre commence… Ce sont quatre versions bien distinctes de la social-démocratie qui vont maintenant s’affronter dans la primaire socialiste […]. Manuel Valls assume le bilan Hollande et veut transformer un début de redressement économique en un projet social prudent. Vincent Peillon se réclame aussi du bilan mais intègre une partie des critiques émises par les frondeurs pendant le quinquennat, notamment sur la loi travail. Arnaud Montebourg défend son projet industrialiste teinté d’un début de souverainisme. Benoît Hamon plaide pour un réformisme audacieux qui rejoint sur certains points le mouvement altermondialiste. Les premiers jouent la gauche de gouvernement, plus gestionnaire que rêveuse ; les deux autres cherchent une rupture crédible avec le quinquennat Hollande, quitte à encourir l’accusation d’irréalisme. Les électeurs de la primaire ne peuvent se plaindre d’un quelconque unanimisme, relève encore Libération. Selon qu’ils choisiront l’un ou l’autre, la gauche réformiste prendra une voie très différente. »
En tout cas, conclut le journal, « Impossible, à considérer ces projets, de confondre cette gauche-là avec la droite. »
Pour Le Figaro, c’est « le flou, saison 2 : c’est à croire, estime le quotidien d’opposition, que le chef de l’État a contaminé tous ceux qui prétendent lui succéder ! Que retenir en effet de ces programmes que les candidats à la primaire PS nous dévoilent aujourd’hui, si ce n’est qu’ils semblent marqués au mieux par la précipitation, au pire par la vacuité ? […] Il s’agit encore et une fois d’une discussion socialo-socialiste, exercice auquel les Français ne s’intéressent plus beaucoup. C’est toujours flou, il y a toujours un loup. La fameuse “clarification” dont on parle à gauche depuis une trentaine d’années attendra encore un peu… »
L’Opinion, autre quotidien d’opposition, fustige le manque de volonté réformatrice, selon lui, des candidats socialistes : « tout se passe comme si la France n’avait nul besoin de se réformer pour se mettre au diapason des pays qui l’entourent, ni en matière de dépense, ni de déficit et de dette publics, de poids de l’Etat ou de socialisation de la société. C’est d’ailleurs une constante des programmes des candidats à la primaire de la gauche, souligne encore L’Opinion : ce sont les autres pays qui doivent se réformer. »
En tout cas, relèvent les Dernières Nouvelles d’Alsace, « dans cette primaire de la gauche qui ressemble à un congrès du PS, il n’en restera qu’un… qui ne sera pas tout seul. Quel que soit le vainqueur, il devra se coltiner Macron sur sa droite, Mélenchon sur sa gauche et Jadot, le candidat écologiste, qui viendra encore rogner sa marge. Un vrai jeu de massacre. »
A droite, François Fillon a fait sa rentrée… « Lors de son tout premier déplacement de l’année 2017, suivi d’un “20 heures” sur TF1 hier soir, le candidat de la droite a eu à cœur de répondre aux critiques de ses adversaires, relève Le Figaro. François Hollande comme Marine Le Pen dénoncent son programme, jugé trop “brutal” et qualifié de “purge”. “Il n’y a rien de brutal dans ce programme. C’est le seul qui peut permettre le redressement national, le plein-emploi”, a répliqué Fillon sur TF1. “La purge, c’est aujourd’hui, et moi, je veux qu’on en sorte”, a-t-il encore affirmé. »
Commentaire de La Voix du Nord : « on savait que l’état de grâce des présidents élus ne dure jamais très longtemps. On voit aujourd’hui que la règle s’applique aussi au vainqueur de la primaire de la droite et du centre. Depuis son élection triomphale le 27 novembre dernier, François Fillon a passé plus de temps à répondre aux critiques et inquiétudes suscitées par son programme, y compris dans son propre camp, qu’à entretenir la dynamique dont il aurait dû logiquement bénéficier après avoir tué le match dans son camp. »
Toujours dans le cadre de la campagne électorale, cette décision importante du Parisien. Le Parisien qui ne commandera plus d’enquêtes d’opinion pendant la campagne, pour mieux se concentrer sur le journalisme de terrain. Explications du journal : « notre démarche ne vise pas à critiquer ou à remettre en cause les méthodologies des instituts. Plus que les études en elles-mêmes, qui n’ont le plus souvent d’autres prétentions que de délivrer un instantané, à un moment donné, c’est l’utilisation qui en est faite qui nous interroge aujourd’hui. Plus que jamais, donc, conclut Le Parisien, pour aborder ces élections, nous avons choisi de privilégier et de placer le reportage, le terrain, et l’humain au cœur de notre démarche éditoriale. »
Enfin, cette question posée par Le Monde : « l’être humain a-t-il atteint ses limites ? » Grande enquête dans le quotidien du soir dans son cahier Sciences et médecine. « L’être humain a-t-il atteint ses limites ? » Eh bien, oui, répond Le Monde. « Après des décennies d’amélioration des caractéristiques humaines – longévité, performances physiques et intellectuelles, taille… –, de nombreuses données suggèrent que des limites sont en train d’être atteintes dans tous ces domaines. »
En effet, précise le journal, l’espérance de vie plafonne. Pour ce qui est de la taille, on assiste à un tassement de la croissance. Les performances sportives stagnent. Et, cerise sur le gâteau, notre sacro-saint cerveau n’est plus ce qu’il était… « Nos enfants sont plus bêtes que nous et les leurs risquent bien d’être encore plus stupides », affirme le chercheur néo-zélandais James Flynn, interrogé par Le Monde. James Flynn qui précise : « la société propose de moins en moins d’emplois intellectuels et de plus en plus de jobs basiques dans le secteur tertiaire. Vous ajoutez à cela des adolescents qui, plutôt que lire, préfèrent tuer des Martiens sur Internet, et vous avez la réponse. N’oubliez jamais que l’intelligence est un muscle qu’il faut entretenir. »