Le prix des épices s’est corsé en 2016. Moins de cannelle à disposition en Indonésie à cause de la sécheresse, les paysans avaient également été découragés par la modestie des prix les années passées. Moins de cardamome en Asie, avec une production inférieure de 25 %. Et une production de curcuma décevante en Inde en 2015-2016.
L’appétit pour les épices, lui, est toujours aussi fort en Asie. Et voilà qu’en Europe, il grandit avec la vogue du « hygge », le cocooning à la danoise : la préparation de petits gâteaux et de thé bien épicés pour des goûters réconfortants au cœur de l’hiver. Une décoration maison agrémentée de brins de cannelle, d’anis étoilé ou de noix de muscade entières, c’est très à la mode en ce moment. De quoi renforcer le prix des épices, celui de la cannelle a grimpé de 20 % en 2016, les tarifs de la cardamome ont doublé.
80 % du curcuma produit en Inde
Le curcuma n’avait jamais été aussi cher depuis cinq ans en Inde, pourtant pays du curcuma, puisqu’elle produit 80 % de l’épice jaune. Mais les Indiens consomment aussi près de la moitié du curcuma de la planète (450 000 tonnes) à des fins culinaires et médicinales. Cette année, à cause de la faible mousson, le géant asiatique a dû importer 25 % de plus de curcuma de Birmanie, du Vietnam et d’Éthiopie, 10 000 tonnes entre avril et septembre dernier, alors que la récolte du géant asiatique venait de s’achever.
Depuis quelques semaines, le prix du curcuma s’est tout de même replié avec ces stocks grandissants d’épices importées. La récolte 2017 en Inde s’annonce meilleure, on pourrait dépasser le million de tonnes. Et le géant indien si friand de curcuma introduira prochainement une variété plus résistante aux maladies, avec des rendements supérieurs et une teneur plus forte en épice jaune. De quoi calmer les craintes de pénurie.