A la Une: l’An 1 de Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso

Cela fait un an, jour pour jour, que Roch Marc Christian Kaboré a enfilé ses habits de président du Burkina Faso. Première fois dans l’histoire politique du pays qu’une alternance véritablement démocratique s’opérait, nous rappelle Le Pays.

Un an après, que retenir ?, se demande le quotidien burkinabè, décidé à dresser un premier bilan en commençant par voir la bouteille à moitié pleine. En un an, il y a eu des actions positives, comme l’installation d’une commission constitutionnelle où sont représentées pratiquement toutes les sensibilités, rappelle le journal.

Le Pays salue aussi la mise en place de la commission chargée de se pencher sur la réconciliation nationale. « L’intention, en tout cas, est bonne », pour le quotidien, qui ne manque pas non plus de souligner les efforts en matière économique et sociale. Retenant avant tout la mise en œuvre de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.

Bref, vous l’aurez compris, il y a dans tout ça du positif, ou du moins l’indéniable volonté d’efforts. « Des perspectives qui augurent d’un Burkina meilleur », écrit le site aujourd8.net.

Mais si l’on regarde la bouteille à moitié vide

La gestion des revendications sociales, la lenteur dans la relance de l’activité économique, la justice… Cela fait déjà beaucoup. Mais le principal point noir, note Le Pays, c’est l’insécurité. Elle est en passe, peut-on lire, « de devenir la chose la mieux partagée, surtout dans les zones frontalières avec le Mali », paradis ou presque pour les terroristes, tant la politique sécuritaire du nouveau chef de l’Etat présente des faiblesses.

« Sans forcément être coupable, la responsabilité morale du président est fortement engagée dans cette situation », écrit encore Le Pays. Aujourd8.net rappelle néanmoins, à juste titre, que cette année 2016 a été émaillée d’évènements sanglants. A commencer par l’attentat du Capuccino et du Splendid de Ouagadougou, pour se poursuivre jusqu’au 16 décembre à Noussoumbou où une attaque a coûté la vie à 12 militaires.

« Une année de braise, qui aura marqué l’entame de Roch Kaboré » pour le site burkinabè d’information. « Mais, si la capacité d’un homme d’Etat se mesure à l’aune de son parcours politique, poursuit l’article, alors Roch Kaboré est véritablement l’homme qu’il faut ». Homme du consensus, « un personnage calme, pondéré et ayant une capacité d’écoute appréciable. Un président au PH neutre, c’est-à-dire ni trop froid, ni trop émotionnel » au regard d’Aujourd8.net.

Cela peut-il alors suffire à sortir le Faso de l’ornière, maintenant que l’état de grâce est terminé ? Le président burkinabè se sait attendu partout et par tous, « ses adversaires politiques, le régime déchu, et surtout, par le peuple », conclut ainsi l’article d’Aujourd8.net.Les chantiers, vous l’aurez compris, restent énormes.

Un remaniement gouvernemental dans l’air

Roch Kaboré était hier soir en direct sur le réseau social Twitter pour répondre aux questions des internautes, et comme nous le rapporte ce matin le site Fasozine, le Burkina pourrait, dans les jours à venir, se doter d’un ministère entièrement dédié à la sécurité à l’occasion d’une réorganisation gouvernementale, confirmant ainsi à demi-mots ce qui se murmurait depuis quelques semaines.

Comme le rappelle Fasozine, actuellement, le département de la Sécurité est rattaché au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et « les voix qui s’élèvent pour demander à ce qu’il soit érigé en ministère " plein " sont nombreuses ».

Le président du Faso qui a aussi dévoilé hier la nomination d’un nouveau chef d’état-major général des armées, le colonel-major Oumarou Sadou, attendu au tournant, surtout après l’attaque de Nassoumbou mi-décembre. « La gifle de trop », selon Le Faso.net, qui nous retrace le parcours du nouveau nommé ce matin et estime que l’ « on ne peut qu’observer et attendre de voir de quelle arme est fait le nouvel arrivant ».

Une chose est sûre néanmoins, ce dernier devra « trouver la stratégie pour contrer les tirs ennemis, surtout dans les sables mouvants du sahel ». Lourde tache sans aucun doute.

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