A la Une: une incertaine rencontre

C'est celle entre Denis Sassou Nguesso et Donald Trump. Le face-à-face avait été annoncé lundi comme nous le rappelle ce matin le site Dakaractu. La presse hier s’en faisait d’ailleurs largement l’écho, à l’image des Dépêches de Brazzaville qui en avaient même fait le gros titre de leur édition de mardi reprenant alors le communiqué de la présidence congolaise.

Texte qui expliquait que Denis Sassou-Nguesso devait être reçu en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. La rencontre avec le président élu des Etats-Unis devait alors porter sur les moyens de sortir le pays de la crise.

Comme l’écrit Dakaractu, à en croire Brazzavile, Sassou-Nguesso s’apprêtait donc à devenir « le premier chef d’état africain à s’entretenir avec Trump depuis son élection ».

Et ce matin ? Et bien ce matin plus rien. Ou plutôt si, la douche froide. Citée par Reuters, la porte-parole de Donald Trump a déclaré hier, mardi 27 décembre, que le prochain locataire de la Maison Blanche n’avait pas du tout prévu de rencontrer son homologue congolais.

Que s’est-il passé ? Visiblement un souci de communication « entre les protocoles des deux chefs d’état » comme le résume le site burkinabé Aujourd8.net. Ou peut-être une volte face diplomatique bien ficelée.

« Qui l’eut cru ? » Qui aurait cru qu’on en viendrait à saluer une décision du très arrogant président américain à l’égard de l’Afrique ? « On y est pourtant », se retrouve à écrire ce matin Le Djély.

Pour le journal guinéen, il convient de saluer ce qui n’est autre qu’un camouflet cinglant infligé par les Etats-Unis à Sassou, et même à toute la diplomatie congolaise, trop pressée d’annoncer une telle rencontre, toujours selon Le Djély, pour palier un manque de reconnaissance internationale.

Et l’article de résumer ainsi sa pensée : « Un avertissement pour les autocrates qui voyaient en Trump un allié par défaut ».

La presse estime que Trump a eu raison
 
« En d’autres circonstances, il conviendrait de dénoncer le mépris et la banalisation que le futur président américain a réservés à Denis Sassou-Nguesso, écrit Le Djély. Mais le président congolais n’est pas de ceux qui ont droit à un tel élan de solidarité ».

« Lui, poursuit le papier, qui a tripatouillé la Constitution de son pays pour s’offrir un pouvoir à vie, y verrait une reconnaissance internationale ».

Que l’on partage ou non cet avis de la presse, on ne peut que reconnaître le désaveu, voire, si cette rencontre ne se fait pas, l’humiliation pour le président congolais.

Mais alors Sassou-Nguesso s’est-il trompé sur Trump ? Se demande Aujourd8.net, qui, pour le dire autrement, s’interroge sur les faux espoirs suscités par l’élection du milliardaire chez certains chefs d’Etat africains. Si Donald Trump recevait Sassou peut-on lire, ce dernier « signifierait alors que la bosse de mauvais dirigeant ne lui posait absolument pas de problème ».

Ainsi, c’est sans doute de cela dont il s’agit. La nouvelle administration américaine a peut-être estimé qu’une telle rencontre n’était pas très opportune.

Les yeux de Dakar sur Banjul

Macky Sall garde l’œil sur Yayah Jammeh. C’est un article à lire dans les pages du quotidien sénégalais 24 Heures. Au lendemain du revirement du président gambien – qui, rappelons le, refuse de quitter son siège après avoir dans un premier temps reconnu sa défaite dans les urnes – l’entourage du chef d’Etat sénégalais avait laissé entendre qu’une intervention militaire n’était pas exclue. Depuis, Dakar s’est rangé nous explique le papier derrière la médiation de la Cédéao, d’où l’actuel silence radio.

« Une discrétion volontaire, selon 24 Heures, qui n’empêche pas Macky Sall de suivre ce dossier de très près tant le sort du Sénégal est intimement lié à celui encore très incertain de la Gambie ».

Une crise gambienne dont le chef de l’Etat sénégalais devrait tirer les enseignements selon Le Walf quotidien. Le sort de Jammeh, cette défaite électorale inattendue, pourrait être aussi la « déconvenue qui guette Macky Sall », écrit le quotidien, qui revient sur ces nombreux présidents dans le monde et en Afrique qui ont été sortis par les urnes ou forcer de se retirer en 2016.

L’électorat est devenu très volatile en Afrique écrit Le Walf. « Un scénario qui doit en faire réfléchir plus d’un au Sénégal qui n’est pas une exception ». Et de conclure : « comme le parfait outsider qu’il a été en 2012, d’autres jeunes loups aux dents longues tapent à la porte. »

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