Le retour du pétrole libyen hypothèque l’accord de l’OPEP. Un oléoduc majeur est à nouveau opérationnel en Libye, il s’agit du pipeline qui relie les énormes gisements de Sharara et d’Elephant (Al Fee), dans le sud-ouest libyen, aux terminaux côtiers de Zawiyah et de Mellitah à l’ouest de Tripoli. Une faction des gardiens des infrastructures pétrolières a rouvert les vannes à la jonction de Rayayina.
Évidemment, le président de la compagnie nationale libyenne, Moustapha Sanalla, se réjouit que « pour la première fois depuis trois ans, tout le pétrole libyen puisse être écoulé normalement ». Ce n’est pas encore un retour au million 600 000 barils quotidiens d’avant la chute de Kadhafi, mais dans un mois, la production libyenne pourrait passer de 600 000 à 800 000 barils jour et dans trois mois à plus d’un million de barils jour. Soit en 2017, quatre milliards et demi de dollars, espère le président de la NOC.
Une rapidité déstabilisante
Le regain de l’offre libyenne était attendu, mais pas à un rythme aussi rapide, et cela risque de ne pas faire l’affaire de l’OPEP. L’organisation s’est engagée le 30 novembre à ne plus produire plus de 32,5 millions de barils par jour à partir de janvier, tout en n’imposant aucune restriction à la Libye dont l’économie pétrolière est toujours fragile. Mais le retour brutal du pétrole libyen risque d’anéantir les efforts des autres pays membres, comme l’Arabie saoudite et l’Irak qui ont consenti les réductions les plus substantielles de leur offre.
Parvenir comme promis à réduire la production de l’OPEP d’1,2 million barils par jour en janvier sera très difficile. Cette promesse de l’OPEP et la promesse de la Russie de réduire sa production de 300 000 barils par jour sont jusqu’à présent parvenues à redresser les cours du brut à près de 55 dollars. Le non-respect de ces promesses risque de faire fléchir à nouveau les prix du pétrole après les fêtes de fin d’année.