Tchad: «La conséquence de cette grève paralyse tout le pays»

Des retards de 3 mois dans le paiement des salaires, des mesures d'austérité annoncées au lendemain de la réélection d'idriss Déby en avril dernier avec notamment la perte de 50% des indemnités des fonctionnaires. Autant de difficultés et de mesures qui ont suscité une multiplication des grèves ces derniers mois au Tchad. Cela fait 3 mois par exemple que la rentrée scolaire aurait dû avoir lieu. Maoundoé Décladore, porte-parole du collectif de la société civile « Ça doit changer » décrit un pays au bord de l'implosion sociale.

« Aujourd’hui, nous avons 3 millions d’enfants tchadiens qui sont privés d’éducation, c’est très grave. Pour les étudiants et dans la même académie, l’année 2015-2016 n’est pas encore achevée dans nos universités. Et pour 2016-2017, les cours n’ont pas encore démarré. Aujourd’hui avec tous ces arriérés de salaires, les professeurs sont incapables de payer leurs loyers, ce qui crée des tensions. Aujourd’hui, tout le monde a envie de reprendre le chemin de l’école, les élèves comme les enseignants mais à condition que le gouvernement paie les arriérés de salaires »

« La crise sociale que traverse actuellement le Tchad affecte particulièrement le secteur de l’Education et de la santé. Les hôpitaux sont vidés du personnel soignant, les malades restent seuls et finissent par mourir par manque de soins. (…) Même les forces de l’ordre ne sont pas payées. Evidemment la justice est paralysée. Les commerçants ne travaillent plus, il faudrait que les fonctionnaires soient payés et ainsi pouvoir retourner chez leurs commerçants. La conséquence de cette grève est sur tous les fronts et elle paralyse tout le pays. Tout cela à cause du non-paiement des salaires et dans un deuxième temps à cause des mesures d’austérité, qui ont été prises sans tenir compte des partenaires sociaux  ».

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