« L’épisode de pollution à Paris persiste », constate Le Figaro. « C’est le pic de pollution hivernal le plus intense et le plus long qu’a connu la capitale depuis au moins dix ans, selon Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air dans la capitale. “Depuis la semaine dernière, un anticyclone s’est installé sur le pays. Les vents sont restés faibles, favorisant l’accumulation de particules fines dans l’air. De plus, les basses températures limitent le brassage d’air”, explique Emmanuel Streby, prévisionniste à Météo Consult. Le dispositif mis en place à Paris et dans sa proche banlieue à destination des automobilistes a donc été prolongé ce jeudi, pointe Le Figaro : circulation alternée – les véhicules portant une plaque avec un numéro pair sont autorisés à rouler –, réduction de 20 km/h de la vitesse maximale sur les grands axes routiers d’Ile-de-France et obligation de contournement pour les poids lourds en transit. Lyon et Villeurbanne mettront également ce plan en place à partir de demain vendredi. »
« Pollution : tousse ensemble ! tousse ensemble ! », s’exclame pour sa part Libération. Tousse, T-O-U-S-S-E, fallait-il le préciser. En effet, tout le monde tousse mais ça ne fait pas broncher les politiques », constate Libé.
« Face au pic de pollution historique que subit la région parisienne, mais aussi une bonne partie de la France, Dunkerque, Calais, Lille, Lyon ou les zones urbaines des pays de Savoie, une chose frappe : le silence des politiques, relève en effet le journal. Il y a bien Yannick Jadot, le candidat Europe Ecologie-les Verts à la présidentielle, qui a piqué une colère hier matin sur France 2. […] Il y a bien, aussi, la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui ne cesse d’alerter depuis plus d’une semaine sur le sujet à coup de communiqués de presse et de tweets. » Mais, constate Libération, Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement est aux abonnés absents. Silence radio également du côté de la ministre de la Santé, Marisol Touraine. »
Une société à réinventer…
Et pourtant, « qu’est-ce qu’on attend ? », s’exclame La Croix. « En France, la pollution de l’air provoque chaque année l’équivalent de 48 000 décès prématurés. […] Le gouvernement agit certes ; mais il le fait parfois sans grande cohérence. »
Et La Croix de prévenir : « la pédagogie et la coercition pour inciter les gens à changer de comportements en matière de déplacement sont vouées à l’échec si les alternatives qui leur sont proposées ne sont pas fiables. L’expérience parisienne suggère que l’amélioration de la qualité de l’air passe par la modernisation des infrastructures de transport public aujourd’hui à bout de souffle. Un programme de longue haleine qui oblige aussi à repenser l’aménagement du territoire, des villes aussi bien que des campagnes. »
Le Républicain Lorrain est sur la même ligne : « pour éviter d’avoir à subir les conséquences de ce détraquage, il faudra bien s’attaquer aux causes. Eviter par exemple de promouvoir le chauffage au bois qui vide les forêts et pollue à tout berzingue ; développer les transports en commun au lieu de favoriser l’auto, exonérer d’impôts les outils industriels propres et taxer les autres… Bref, il faut prendre sérieusement soin de notre espace vital. »
« Le pari est difficile, reconnait L’Est Républicain. Mais de vraies politiques demeurent à mettre en œuvre. Celles-ci passent par des mesures concrètes : l’interdiction de circulation pour les véhicules diesel de plus de quinze ans, le développement des transports en commun ou du covoiturage, l’automobile propre, le vélo, la marche à pied… Bref, il y a là une page à tourner, une société à réinventer. »
Et pour Le Courrier Picard, « face à la dégradation du service, aux pics de pollution et au réchauffement climatique, c’est à l’Etat de fixer un cap et de mettre en place des mesures efficaces : privilégier les transports en commun et investir dans les lignes les plus fréquentées, favoriser les moteurs moins polluants, l’isolation des logements, etc. Et ce n’est qu’une fois ces transformations bien avancées qu’on modifiera les conditions de vie et de circulation. »
Primaire de la gauche ou congrès du PS ?
A la Une également, la primaire à gauche : ça se bouscule au portillon… Avec une nouvelle candidature, celle de Vincent Peillon.
« Tandis que Montebourg et Valls ont profité de leurs déplacements pour marteler qu’ils incarnaient l’union, l’ancien ministre de l’Education a pris tout le monde de court, hier, pointe Libération, en s’invitant dans la primaire de la gauche. Et une candidature socialiste de plus ! »
« Plus les socialistes parlent de “rassemblement”, plus ils ont de candidats ! », s’exclame La Voix du Nord.
« Cette primaire ressemble de plus en plus à l’un des Congrès dont le Parti socialiste a le secret, soupire La Presse de la Manche. Avec ses courants, ses motions, ses recherches de synthèse et parfois de redoutables… gueules de bois. Comme à Rennes ou même à La Rochelle. Multiplier les candidatures contre Manuel Valls ne suffit pas à faire un programme présidentiel. Mais peut-être que pour certains candidats la présidentielle n’est pas vraiment l’enjeu. Ils préparent simplement le prochain Congrès, pour diriger le parti. »
En effet, pointe La République des Pyrénées, « ces primaires ressemblent de plus en plus à un congrès du PS à ciel ouvert et à ses batailles de courants qui n’intéressent guère les Français, voire qui les dégoûtent. La comparaison avec la primaire de la droite qui a passionné les Français, risque d’être tristement révélatrice du désamour pour les socialistes. »
Super Poutine
Enfin, le drame d’Alep, à la Une du Figaro… « La chute prochaine d’Alep consacre le retour en force de Bachar el-Assad »,constate Le Figaro. Et celui de Vladimir Poutine… « Jamais, depuis la fin de la guerre froide, les Occidentaux ne sont apparus aussi impuissants face à une Russie maîtresse impériale du jeu, pointe le journal. Washington, Paris et Moscou semblent vivre dans des mondes parallèles. Les Occidentaux se disent “préoccupés” par la situation à Alep, quand Poutine s’en occupe, à sa manière. Le décalage d’efficacité est vertigineux. En Syrie, Poutine est le seul à s’être donné les moyens d’inverser les rapports de force. Le résultat est là. A l’Ouest, une révision stratégique s’impose, estime Le Figaro. Pour restaurer une diplomatie où l’on réconcilie les principes et le réalisme. Où jamais un mot ne soit lâché sans qu’un acte ne soit en mesure de l’appuyer. Après le ni Bachar, ni Daech, un autre “« ni-ni »”. Ni angélisme, ni cynisme. »
« Le grand vainqueur reste la Russie, constate également Le Journal de la Haute-Marne. Humiliée par l’Occident lors de la chute du communisme, elle prend sa revanche. Elle pérennise sa présence en Syrie, ce qui lui donne un droit de regard sur la Méditerranée. Pendant ce temps, elle nous laisse le bébé de l’organisation Etat islamique. La reconquête de Mossoul s’avère extrêmement difficile. Il faut dire, souligne le quotidien champenois, que la coalition n’utilise pas ses forces militaires à la russe. Cette fois-ci, c’est tout à l’honneur de l’Occident. »