Daddy’s Car est le tube que les Beatles n’auront jamais composé. On y reconnaît pourtant certaines des caractéristiques du groupe anglais. Logique : ce sont ses partitions qui ont permis de produire cette mélodie pop, ce rythme, ces arrangements. Il s’agit du programme Flow Machines, élaboré dans le laboratoire parisien de Sony. Son directeur, François Pachet, en explique le principe. « On donne les premières mesures, le système prend le début qu’on a mis, et essaie de le continuer dans le style qui colle avec ce qu’on lui a donné. »
Le succès décidera
Sony, en concurrence dans ce domaine avec Google, annonce la sortie d’un album complet en 2017, qui ouvrira peut-être de nouveaux horizons. « Il n’y a que le succès qui va dire si nos chances sont intéressantes, novatrices, créatives. On pense qu’en effet, ça va aider les gens à faire de bonnes chansons. »
Et en cas de plagiat ?
Car d’une manière ou d’une autre, la machine aura toujours besoin de l’homme. Ce qui pose des questions nouvelles en matière de propriété intellectuelle. Si c’est une coproduction humain-ordinateur, à qui les droits d’auteur ? Et si le programme commettait un plagiat ?
Ilana Soskin, avocate spécialiste du droit de la création, estime que « la responsabilité de la contrefaçon incombera vraisemblablement à l’auteur personne-physique. Il est plus difficile de montrer que le logiciel a fait une action consciente de contrefaçons. » Sony a aussi créé une Ballade de Monsieur Shadow, à coup sûr inédite. C’est un mélange des styles de Irving Berlin, Duke Ellington, George Gershwin et Cole Porter. Un seul mot : audacieux !