1. Les Rencontres interreligieuses de Nantes avec l'association Tibhirine

Il y a vingt ans, en 1996, lors de la guerre civile, sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, en Algérie sont enlevés dans la nuit, du 26 au 27 mars, et séquestrés durant plusieurs semaines. Leur assassinat est annoncé deux mois plus tard, le 21 mai. Les têtes des moines ne sont retrouvées que le 30 mai, non loin de Médéa. En raison de l'absence d'enquête judiciaire algérienne, les commanditaires de l'enlèvement des moines, leurs motivations ainsi que les causes réelles de l'assassinat sont encore mal connus à ce jour. La version officielle d'Alger, qui a longtemps prévalu, est celle d'une culpabilité du Groupe islamique armé (GIA).

Une seconde thèse reposant sur un témoignage algérien indirect transmis en 1996 au général François Buchwalter, alors attaché de Défense à l'ambassade de France à Alger (révélé à la justice en 2009) évoque une bavure de l'armée algérienne, dissimulée ensuite par celle-ci. D’anciens militaires algériens expliquent dès 2002 qu'en soignant les maquisards islamistes, les moines exaspéraient les patrons du Renseignement militaire algérien, le DRS, précisément chargés d'éradiquer les insurgés. Les autorités auraient exigé à plusieurs reprises que les moines quittent Tibhirine, sans succès. Selon eux, en 1996, le patron de la Direction du contre-espionnage, aurait fini par se résoudre à faire enlever les moines sous couvert d'une « opération islamiste ». L'opération aurait visé un triple objectif : contraindre les moines de quitter la région ; discréditer les islamistes ; obtenir la reconnaissance de la France en faisant libérer les otages par l'armée.

Ce week-end, à Nantes, se déroulent des rencontres inter-religieuses organisées par l’association Thiberine, dont nous recevons la présidente Sylvette Poulet-Goffard.

Partager :