L’offre mobile est très large en Afrique du Sud. Dans les faits, ce sont les plus pauvres, qui paient le prix fort ; ceux qui ne peuvent pas s’offrir d’abonnement et qui achètent des données à la journée ou à la semaine. « C’est très cher. Surtout si on regarde des vidéos... on a besoin de données internet tous les jours », dit Ismaël, vendeur de rue à Johannesburg.
L’achat de crédit téléphonique et de données internet représenterait jusqu’à 22 % du budget des ménages les plus pauvres selon Palesa Kunene de l’association Right2Know. « Parfois, on doit choisir entre acheter du pain ou acheter des données internet pour notre mobile, déplore Palesa Kunene. On les utilise pour s’inscrire à l’université, on les utilise pour consulter nos emails... Donc nous demandons au gouvernement d’intervenir. Les compagnies MTN et Vodacom doivent baisser leurs prix. », insiste-t-elle.
Un développement du réseau qui a un coût pour le consommateur
Vodacom et MTN couvrent aujourd’hui 95 % de la population et plus de 70 % du territoire sud-africain. Mais le développement du réseau mobile a un coût pour le consommateur, rappelle Dobek Pater, analyste chez Africa Analysis. « Ces compagnies investissent entre 500 millions et 660 millions d’euros par an sur le marché local, surtout pour développer leurs infrastructures. Évidemment, elles cherchent aussi à faire des bénéfices comme toute compagnie privée », explique l’analyste.
Puis, il développe : « Par exemple en Tanzanie, la compétition entre beaucoup d’acteurs de différentes tailles a fait largement baisser les prix des données mobile. Bien sûr, à court terme, c’est très bien pour les consommateurs qui paient moins... Mais quand les compagnies ne pourront plus investir dans leur réseau, les consommateurs vont commencer à se plaindre. Quel intérêt d’avoir des données bon marché si vous ne pouvez pas les utiliser, car le réseau est saturé ? »
Faire preuve de souplesse
Pour Leon Louw, directeur de la Free Market Fondation, l’Etat doit surtout assouplir l’accès aux fréquences pour les opérateurs mobiles. « L’accès des opérateurs au spectre mobile est très limité par l’État, dit-il. Nous devons permettre à ces compagnies de faire suffisamment de profit pour continuer à investir une grande partie de leurs bénéfices dans le déploiement de leur réseau, pour amener leurs services dans les petites communautés les plus pauvres et les plus reculées. »
Selon lui, « il y a un vrai danger que les riches et l’élite essaient d’obtenir à tout prix des données bon marché dans leurs contrats, sans aucune considération pour ceux qui n’ont qu’un accès très limité aux données mobile, avec un réseau lent et inefficace. »
Dans les villes sud-africaines, les consommateurs ont de plus en plus accès au wifi public.