Ouganda: la politique des grands travaux du président Yoweri Museveni

L'Ouganda s'est lancé dans une politique de grands travaux : projet de chemin de fer entre la Kenya et l'Ouganda, barrages hydro-électriques, constructions d'autoroutes et de voies rapides. Une politique importante dans un pays qui manque encore cruellement d'infrastructures. Et un enjeu électoral certain pour le président au pouvoir depuis 30 ans. Surtout dans ce pays où le taux de chômage est très élevé.

Depuis quelques mois, la capitale est envahie par les engins de chantiers

« Une politique de travaux ambitieuse » explique Laurence Kiiza, directeur des Affaires économiques au ministère des Finances.

 « Nous voyons un grand nombre de gens bénéficier de cette politique. Nous le voyons surtout dans les routes et l'énergie. Le tout combiné cela représente 12 000 emplois. En termes d'argent, nous avons investi près de 3 milliards de dollars pour les barrages électriques, et dans les routes c'est environ 2 milliards d'investissements. »

Devant l'un des grands hôtels de la capitale, c'est le chantier depuis l'année dernière. « Ici la route est en cours de réfection ». Moses est ouvrier, pour lui c'est une bonne opportunité de travail. « Oui, bien sûr, c'est un bon travail. Ce n'est pas épuisant et en plus ils payent tous les mois ». En  Ouganda, il est difficile  de trouver un emploi. « Oui évidemment, il y a de la corruption et toutes ces sortes de choses. Si vous postulez vous ne pouvez pas obtenir le poste convoité. »

Le projet est mené par la ville de Kampala, mais le maître d'œuvre est une entreprise chinoise.

Rogers Alinaitwe est ingénieur sur le chantier. « Ici nous sommes plus de 100 personnes à travailler dans différents départements. Il y a les géomètres, les équipes techniques, ceux chargés du système de drainage et aussi nous avons le département qui s'occupe des ouvrages d'art. Oui, ce sont surtout des locaux qui travaillent ici et le plus gros du travail est réalisé par des Ougandais. »

Pour cet ingénieur, le seul point noir est le traitement salarial. « Le plus gros défi ici, en Ouganda, c'est de payer les ouvriers à leur juste valeur. Ils paient toujours trop peu les travailleurs. Nous n'avons pas de salaire minimum. Les travailleurs locaux sont sous-payés. Par mois, quelqu'un peut gagner 100$ alors qu'il travaille de 6h40 le matin jusqu'à 19h le soir. Comment payer quelqu'un qui travaille autant 100$ ? C’est injuste. »

Aujourd'hui, la politique de grands travaux menée par l'Ouganda pourrait être remise en cause, la Banque mondiale ayant gelé ses prêts.

Partager :