Sans précédent, cette élection primaire se résume en effet à ce que Le Journal du Dimanche présente d’un oxymore des plus connus : un « duel à trois ».
Etant rappelé qu’un oxymore est une figure de style juxtaposant deux termes pourtant sans rapport de sens l’un – l’autre, et que « duel » est un combat entre deux adversaires, ce « duel à trois » annoncé par la Une du JDD devrait opposer aujourd’hui, et par ordre alphabétique, les candidats Fillon, Juppé et Sarkozy. Ils sont « au coude-à-coude », constate, sur la foi des derniers sondages, Le Journal du Dimanche, entre eux trois, « il n’y a plus de favori ».
Entre ces trois-là, ça se jouera « sur un fil, d’où l’un d’eux tombera forcément », prédit également le journal Le Parisien dimanche, à « la Une » duquel apparaît une main tenant trois bulletins estampillés du nom de ces trois-mêmes candidats. « La droite retient son souffle », lance Le Parisien dimanche, et ces trois candidats, aujourd’hui, « jouent leur avenir ».
Longtemps pourtant, c’était bien un vrai duel que les sondages prédisaient, un duel Juppé – Sarkozy, et cela tombait bien pour les observateurs. Comme le remarque Le Point, le match Juppé-Sarkozy, c’était « du carré, du brutal ». Mais ça, c’était avant. Depuis une semaine, tout a changé, un « troisième homme, Fillon », s’est invité « dans la barque », complète Le Point.
François Fillon, ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui aurait donc réalisé ces derniers jours ce que l’hebdomadaire Marianne appelle une « très grosse poussée », Fillon ? Selon Marianne, c’est un « tenant cohérent et sérieux d’un reagano-thatchérisme à la française ».
Droite : Sarko-bashing
Car, comme le remarque le magazine Society, si Nicolas Sarkozy est « au centre des médias », il est surtout « au centre des critiques ». Comme par exemple celles alimentées par les déclarations, cette semaine à Médiapart de l’intermédiaire Zyad Takieddine, relatives au présumé financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2007 en France. Déclarations qui « prolongent et renforcent les soupçons – d’un supposé – soutien occulte que lui aurait apporté le régime libyen de Kadhafi », énonce Marianne.
Sarko-bashing donc ? Justement, le magazine Le Un évoque une enquête du Cevipof sur les motivations des électeurs de la primaire de la droite. Et vous l’allez voir, il y a un rapport avec Sarkozy. Car si la moitié d’entre eux compte aller voter aujourd’hui par adhésion à un candidat, près de 16% déclarent qu’il s’agirait pour eux de « barrer la route à un autre candidat ». Et Le Un s’intéresse justement aux électeurs de gauche qui ont l’intention de participer à ce scrutin. Ce serait pour eux un « choix tactique », qui se porterait alors sur Alain Juppé et qui serait « dicté par un fort rejet de Nicolas Sarkozy ».
Ces électeurs de gauche favoriseraient un candidat a priori plus difficile à battre pour la gauche car, justement, explique encore Le Un, ces électeurs ont intégré la « faible probabilité » de voir un candidat de gauche se qualifier pour le second tour de la présidentielle de l’an prochain, et ils souhaitent dès lors « influencer la configuration du second tour ». En clair, ces électeurs de gauche qui vont aller voter aujourd’hui à la primaire de la droite feront tout pour éviter un duel entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle, afin de ne pas se retrouver contraints d’aller alors voter Sarkozy. Ce qui conduit Le Un à remarquer que la participation d’électeurs de gauche à la primaire d’aujourd’hui « révèle en creux les clivages internes à la gauche ».
Gauche : Hollande-bashing
A gauche aussi, la semaine a été marquée par de grandes manœuvres. Sans surprise, Emmanuel Macron s’est lancé dans la course, nous en avons abondamment parlé…. Et ce matin, le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen appelle dans Le Journal du Dimanche le Premier ministre Manuel Valls, dont il proche, il est vrai, à « se préparer » à se lancer dans la course à la présidentielle de l’an prochain.
Ce qui pose une fois encore la question de l’éventuelle candidature ou non du président Hollande à sa propre succession. Faut-il y voir un encouragement ? Dans Le Journal du Dimanche, une brochette d’artistes, de sportifs, de créateurs, penseurs, chercheurs et autres entrepreneurs, disent « stop au Hollande-bashing ». Ils sont soixante-cinq en tout, au premier rang desquels Catherine Deneuve, Juliette Binoche ou encore Benjamin Biolay.
Autoroutes : toujours plus
En France, les péages des autoroutes vont augmenter l’an prochain. Hausse de 0,76%, annonce Le Journal du Dimanche… En moyenne… Car sur le réseau des Autoroutes du sud de la France, géré par le groupe Vinci, ça sera plus : 1,2% de hausse. Ces tarifs augmenteront le 1er février, précise Le JDD.
USA : Trump-bashing
Dans la presse hebdomadaire, le Trump-bashing est toujours de mise, mais comme l’élection présidentielle américaine est à présent passée, il continue de faire de Donald Trump une superstar.
C’est peu dire que son élection n’a pas été du goût de nombre d’hebdomadaires français. Témoin M, le magazine du journal Le Monde, dont la Une toute noire ressemble à un faire-part de deuil quand elle annonce la victoire du milliardaire américain. Ou celle de Challenges, qui a aussi opté pour un fond noir sur sa couverture pour parler de Donald Trump. Témoin Politis ; Pour cet hebdomadaire proche de la gauche radicale, cette victoire de Trump, c’est un peu comme si l’on avait touché le fond de la piscine. D’autant plus consternant que « la piscine de l’histoire n’a pas de fond. On peut toujours descendre plus bas », se lamente Politis.
Et comme on a beaucoup parlé de victoire du populisme, Le Figaro Magazine estime qu’en France, le peuple est « sacré quand il pense comme les “élites”,il est“jeté aux chiens” » dans le cas inverse. « Le peuple est populaire quand il pense bien, populiste quand il pense mal », formule ce magazine. Or, prévient Le Fig Mag, la France et les Etats-Unis vivent des situations « fort comparables ». Mais en France comme aux Etats-Unis, ce que les « élites » appellent le populisme est tout simplement « la volonté des peuples de ne pas mourir ».