A la Une: RDC, le «Iago» de «Tshitshi»

A Kinshasa, le quotidien Le Potentiel voit tout à la fois dans la nomination d’un nouveau Premier ministre ce qu’il appelle « une page d’histoire » mais aussi, en l’espèce, dans celle de Samy Badibanga, « le prix de la traitrise ». En acceptant le poste de Premier ministre, « cet ancien homme de confiance de “Tshitshi”, c’est-à-dire le leader de l’UDPS Etienne Tshisekedi aura, une fois de plus, porté un coup d’estocade à son maître », fulmine ce quotidien congolais. Et Le Potentiel de prévenir : « qui a trahi trahira », en estimant « pas étonnant que cet adage s’applique sur ce nouveau Premier ministre, dont la nomination intervient à un mois de la fin du mandat du président de la République ».

Au Burkina-Faso, L’Observateur Paalga reprend à son compte les critiques de ses « détracteurs » pour décerner au nouveau Premier ministre congolais le « prix de la trahison ». Evoquant les études de ce dernier, effectuées notamment à l’Ecole du haut conseil du diamant d’Anvers, ce quotidien ouagalais compare Samy Badibanga, non pas à un oiseau rare, mais à un « gemme rare » dont il ignore toutefois la « pureté propre à la pierre précieuse » qu’est le diamant. Mais au-delà de la métaphore adamantine, L’Observateur Paalga évoque aussi ce que ce journal appelle « la volonté que l’on prête au président Kabila de tripatouiller la Constitution pour s’offrir la cerise sur le gâteau, un troisième mandat ». Et ce quotidien burkinabè d’estimer qu’on « peut lire une forme de cynisme dans le choix » de ce Premier ministre par Joseph Kabila.

De son côté, le quotidien Le Pays estime qu’on n’est pas « sorti de l’auberge. Bien au contraire, cette nomination sonne comme un acte de provocation ». Et Le Pays reprend à son compte les craintes de ceux qui pensent que Kabila « fera autant » que d’autres présidents africains. « Pour eux, c’est donc clair : le non-respect d’une Constitution n’a pas commencé par Kabila. Ils sont nombreux qui l’ont fait avant lui, sans que le ciel ne leur tombe dessus ».

C.P.I. : les prémices de la C.P.A.

La Russie qui retire sa signature de la Cour pénale internationale (CPI), continue d’alimenter les commentaires en Afrique. Ainsi, au Congo, le journal Les Dépêches de Brazzaville l’estime-t-il, les pays africains ont eu « raison de tirer la sonnette d’alarme sur cette institution et même de commencer à la déserter ». Ce quotidien congolais estime encore que la C.P.I. va devoir, « sinon fermer ses portes à plus ou moins brève échéance, du moins changer radicalement ses méthodes ou encore sa conception même du droit international qui rappelle fâcheusement l’époque coloniale ». Qui plus est, « l’institution n’a aucune crédibilité quoi qu’elle en dise et quoi que prétendent les “experts” chargés de la défendre dans les médias occidentaux », bucheronne le confrère brazzavillois, et, selon lui, « l’Union Africaine serait sage de se retirer effectivement de la C.P.I. […] et de s’attacher à créer sur son propre sol […] une Cour pénale africaine qui serait réellement indépendante », préconise Les Dépêches de Brazzaville.

En Algérie aussi, le coup de tabac qui cingle sur la CPI passionne la presse locale. Témoin le quotidien El Watan qui souligne ainsi que, dans « le cas des pays africains qui ont décidé de la quitter, les choses sont claires. Les dirigeants africains reprochent le “deux poids deux mesures” d’une cour “néocolonialiste” ». Et s’il n’a pas échappé à El Watan que le président de l’Assemblée des Etats parties au statut de Rome a encouragé les trois pays africains ayant récemment annoncé leur retrait de la CPI à rester, en leur lançant ce cri « Ne partez pas ! », Sidiki Kaba, « vu la tournure prise par les événements, à de faibles chances d’être entendu », estime El Watan.

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