A la Une: 13 novembre, les derniers secrets

Le journal Le Monde daté d’aujourd’hui révèle que c’est début août 2015 que les terroristes venus spécialement pour piloter ces attentats se sont infiltrés en Belgique en profitant de la crise migratoire. Selon une « note » des services antiterroristes hongrois que Le Monde a consultée, le coordinateur des attentats de Paris Abdelhamid Abaaoud est ainsi rentré dans l’espace Schengen « le 1er août 2015 ». Et ce même Abaaoud est « probablement » entré en Europe avec l’auteur de l’attaque du train Thalys, en août 2015, ajoute Le Monde.

13 novembre : la colère

Plus que la peine, la solidarité ou la peur, la colère est bien le sentiment qui domine aujourd’hui chez les Français. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien Dimanche, 56 % d’entre eux demeurent en effet en colère. Et si trois Français sur quatre estiment important de commémorer les attentats, plus de six sur dix jugent que les mesures de sécurité, mises en place depuis, ne permettent pas de « réduire les risques ». A noter enfin que huit Français sur dix pensent que l'union nationale qui a suivi les événements s'est « plutôt essoufflée ».

13 novembre : la vie - presque - comme avant

La colère donc, mais pas que… « Un an après, malgré les répliques sanglantes de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray, la France semble ne plus éprouver pour ce qui fut notre 11 Septembre qu’une étrange indifférence, souligne Le Figaro Magazine. Le sursaut d’union nationale provoqué par François Hollande dans son adresse au Congrès est loin ». Selon cet hebdomadaire, « l’état d’urgence a été banalisé, la déchéance de nationalité abandonnée, les fichés « S » laissés en liberté ».

Etant rappelé qu’au lendemain du 13 novembre, le président de la République avait déclaré que la France était « en guerre », Le Fig Mag soupire : « Drôle de guerre en vérité (…) la vie a repris presque comme avant ». Certes, admet ce journal, « le pays a fait preuve d’une résilience admirable, nulle part on n’a vu d’actes de vengeance ou de débordements racistes. Mais les drames de 2015 et 2016, malgré leurs 239 morts, n’ont pas non plus provoqué de sursaut civique », regrette Le Figaro Magazine, qui estime que « l’hybridation entre délinquance et islamisme n’a jamais été aussi opérante ».

La France en guerre ? « Au nom de la sécurité », l’Etat a commis des abus, dénonce Politis. Cet hebdomadaire de la gauche radicale souligne que l’état d’urgence a « permis d’interdire des manifestations et de mettre au pas les écologistes pendant la COP 21 ».

13 novembre : l’œil public

Mais l’une des évocations probablement les plus marquantes –si ce n’est la plus marquante - de ces attentats de l’an dernier dans la presse hebdomadaire française est celle signée dans « M » par Daniel Psenny, journaliste au « Monde ». Dans le magazine hebdomadaire du Monde, Daniel Psenny raconte comment, ce soir-là, il était chez lui, à deux pas du Bataclan, comment il a été « un homme avec sa peur » ; comment il a été grièvement blessé au bras en tentant de porter secours à une victime, ce moment « étrange de penser que l’on va mourir » ; comment, de sa fenêtre, il avait filmé quelques minutes plus tôt avec son smartphone les seules images connues de carnage. Des images qui ont fait le tour du monde et qui ont été vues « des centaines de millions » de fois.

Dans « M », Daniel Psenny revient donc sur cette nuit de cauchemar, mais aussi sur la vie ensuite, sa convalescence, sa douleur, son double statut tout à la fois de victime et de journaliste. Mais aussi et surtout la chance d’être en vie.

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