Infirmières bulgares: du VIH dans les veines des enfants

Probablement vous en souvenez-vous. C'était il y a presque dix ans, au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy en France, les infirmières bulgares et le médecin palestinien étaient libérés lors d'une visite des plus mouvementées, à Tripoli, de Cécilia Sarkozy et Claude Guéant.

Dix ans après, les confidences écrites posthumes d'un ex-Premier ministre libyen accuseraient deux anciens dignitaires du régime Khadafi d'avoir, en effet, inoculé le virus du sida aux enfants à l'hôpital de Benghazi.

Cet ex-Premier ministre libyen s'appelait Choukri Ghanem. S'appelait, car en avril 2012, son corps a été retrouvé mort noyé dans le fleuve Danube à Vienne, en Autriche. Quelque temps plus tard, un carnet lui appartenant avait été retrouvé dans le coffre-fort de son gendre aux Pays-Bas, et ce document explosif, dont la découverte avait été révélée il y a un peu plus d'un mois par le site Internet français Mediapart, avait été authentifié par la justice néerlandaise.

Selon Mediapart, ce document ayant appartenu à cet ex-Premier ministre mort noyé relate l'entrevue qu'il aurait accordée en 2007 à un membre de la commission d'enquête mise en place en Libye après le départ des infirmières bulgares, car le guide libyen Kadhafi, rendu furieux par leur libération, voulait tout savoir de leur rocambolesque élargissement.

Cette commission aurait donc entendu en secret le chef du renseignement militaire Abdallah Senoussi. Lequel aurait raconté qu'avec le chef des services secret de Kadhafi, un certain Moussa Koussa, il s'était procuré des « fioles de virus contagieux » : quatre pour Senoussi et vingt-sept pour Koussa. Et il aurait avoué devant la commission avoir, avec Moussa Koussa, injecté lui-même le contenu de ces fioles contenant le VIH, c'est-à-dire le virus du sida, aux enfants de l'hôpital de Benghazi. « Si les faits se confirment, il s'agira d'un crime d'Etat unique en son genre », énonce Mediapart ; lequel journal, en substance, évoque un possible double mobile : soit une vengeance envers Benghazi, ville de l'est de la Libye rebelle au régime de Mouammar Kadhafi, soit faire passe ce pays poursuivi pour actes de terrorisme pour une victime.

Infirmières bulgares : quand le régime Kadhafi inoculait le sida

Pour bien comprendre cette affaire, il convient de rappeler qu'en 1998, une épidémie de VIH avait éclaté dans cet hôpital. Et ce sont des infirmières bulgares et un médecin palestinien qui, sous la torture, avait avoué avoir inoculé le VIH à plus de quatre cents enfants, avant d'être jugés et, par deux fois, condamnés à mort, peine qui sera ensuite commuée en prison à vie.

Mais derrière cette « forgerie judiciaire » contre les infirmières bulgares, comme la qualifie Mediapart, « personne ne pouvait imaginer (que) se cachait l'épouvantable hypothèse d'un crime délibérément commis par le régime (Kadhafi). Un crime impliquant deux hommes qui ont, par ailleurs, bénéficié après 2007 des meilleures attentions de la part de la France », souligne ce journal en ligne, étant rappelé que, selon une source proche du dossier évoqué par l'Agence France Presse, les éléments de ce carnet ont été versés à l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007. Choukri Ghanem y a notamment détaillé le 29 avril 2007 trois versements destinés à celui qui était alors candidat à la présidentielle française pour au moins 6,5 millions d'euros, selon cette source.

Trump-Clinton : Etats désunis

J-3 avant l’élection présidentielle américaine, à l’issue d’une campagne électorale de tous les excès. Ce fut « la campagne de toutes les outrances », s’indigne en manchette Le Figaro, ce fut même une « farce ». Selon le quotidien conservateur, « jamais campagne américaine ne fut aussi outrancière et injurieuse. Au ras du caniveau ».

Et la candidature de Donald Trump n’est pas la seule responsable, souligne Le Figaro. « Notre siècle se délecte de la caricature et des simplifications grossières. Méfions-nous du grand cirque, nous crient les élections américaines. L'entendrons-nous ? », interroge ce journal.

Avis partagé par Ouest France. Selon ce très lu quotidien français, la candidature de Donald Trump aura révélé cette sorte de « cassure en deux, de ce grand pays. Quelles en seront les conséquences ? Nous ne le savons pas encore. Mais les choses ne seront pas simples. Comment recréer une unité ? Éviter que la fracture ne se poursuive et s'approfondisse ? Voilà pourtant ce qui est nécessaire », soupire Ouest France.

Qui va gagner ? « Les sondages ont passé leur temps à faire le yo-yo entre les deux candidats, relève L’Est Républicain. Ce constat impose une évidence : ni Hillary Clinton ni Donald Trump n'ont réussi à porter un message fort, peinant, pour le milliardaire, jusqu'à rassembler son propre camp. À jouer sur la peur de Trump côté démocrate », résume donc ce quotidien de l’est de la France.

Vendée Globe : autour du monde

Une autre course, une vraie, démarre de France ce week-end, une course sportive celle-là, le Vendée Globe. Ils seront vingt-neuf marins à s’élancer des Sables-d’Olonne, pour ce Vendée Globe, c’est le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. « 80 jours, seul sur un bateau », résume d’une formule le journal Le Parisien, dans les colonnes duquel un des concurrents évoque, lui, une course « XXL ».

« Prenons le large », lance « en Une » Libération, c’est « la bataille de toutes les mers », s’enthousiasme ce quotidien. Et, qu’ils soient de mer ou d’eau douce, tous les marins avec... Et, tout à son enthousiasme, le directeur de Libération ourle ce matin des phrases, telles que celle-ci : « 80 jours, sur 25 000 milles, dans la hantise de la casse, de la glace et de la poisse », les yeux fixés au large et les cheveux au vent...

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