Gwladys Tawema exporte du beurre de karité en France. Il est ramassé au nord du Bénin par 500 femmes réunies en coopérative. Certifié bio, il est vendu dans des magasins spécialisés. Cette jeune chef d’entreprise a une préoccupation : préserver les arbres. Elle espère rencontrer des chercheurs qui pourront l’aider.
« J’aurai besoin de voir un chercheur en face de moi qui me dise "voilà les solutions écologiques pour traiter les arbres de karité afin que vous puissiez continuer à faire votre production". Les chercheurs font de la recherche fondamentale, maintenant il faudrait qu’ils fassent de la recherche pratique, de la recherche et du développement liés aux besoins des entreprises », note Gwladys Tawema. « C’est pour cela qu’il est important que les entreprises énoncent leurs besoins et que les chercheurs les entendent et qu’ensemble, on décide de faire le pas pour mener à bien nos projets », insiste-t-elle.
Un recensement des chercheurs sur Internet
Justement, il y a plus de 1 300 chercheurs au Bénin, dans les secteurs public et privé, et ils seront prochainement recensés sur un site Internet, avec leurs champs d’études. Les entrepreneurs pourront les solliciter. Explication du professeur Innocent Bokossa, directeur national de la recherche scientifique et de l’innovation :
« Les chercheurs seront questionnés : y a-t-il déjà de la recherche, des résultats, sur ce problème... », détaille Innocent Bokossa. Puis il ajoute : « S’il n’y en a pas, ils pourront faire de la recherche soit financée par les entreprises, soit ils verront les structures publiques dans ce domaine et on les accompagnera. On n’a pas d’argent à donner, mais on peut les mettre dans un laboratoire, acheter des petits trucs pour que la recherche soit menée », dit-il.
Trouver de l’argent
L’argent, c’est la clé, car les petites et moyennes entreprises qui constituent l’essentiel du tissu économique béninois n’ont pas les moyens de financer des travaux scientifiques. Mais ça commence, à l’université, comme l’explique Marie Boucher, chercheur en hydrogéologie à l’Institut de Recherche pour le Développement.
« On a déjà un exemple d’une chaire internationale en océanographie qui fonctionne avec des sponsors privés. », explique la Marie Boucher. « Ils permettent d’avoir une formation qui soit de très haut niveau avec peu d’étudiants, mais très bien formés. Ils pourront être recrutés directement par les entreprises qui ont participé au financement. »
Et dans ce cas, les entreprises peuvent aussi bénéficier directement des résultats des recherches et des innovations.