Ethiopie: «Les activités du Front de libération oromo sont relancées»

C'est une première depuis 25 ans : le gouvernement a décrété l'état d'urgence pour une durée de six mois. Il accuse des « ennemis extérieurs », l’Égypte notamment, d'être à l'origine des violences de ces derniers mois. Les pires qu’ait connues le pays. La répression aurait fait selon les ONG de défense des droits de l'homme plus de 500 morts. Eloi Ficquet, enseignant en histoire et anthropologie à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, spécialiste de la Corne de l'Afrique, livre son analyse.

« (…) Il y a depuis quelques années, une accélération de la politique de développement agricole et industriel, qui passe par l’encouragement d’investissements capitalistiques soit intérieurs soit extérieurs, passant par une grande facilitation d’accès à du foncier pour les entreprises investissant en Ethiopie, et, avec des phénomènes massifs de captations foncières, d’expropriations de populations paysannes. Comme toute la périphérie d’Addis Abeba est habitée par des populations oromo, ce sont elles qui ont les premières fait les frais de ces processus d’expropriations massives (…). Aujourd’hui, les activités du Front de libération oromo sont relancées sur la base de ces nouvelles formes de mécontentement et il est vrai que ce front jouit d’importants soutiens à l’étranger… »

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