L’Ouganda se met au café

L’Ouganda a lancé le programme « Ouganda Vision Café 2020 » pour accroître sa production nationale. Aujourd’hui, le pays produit 4 millions de sacs de 60 kg, il espère atteindre les 20 millions en 2020. Pour cela, l’augmentation de la consommation locale sera cruciale.

Seuls 3 % des Ougandais boivent du café alors qu’en Éthiopie la moitié de la production est consommée par la population. Pour Betty Namwagala, la directrice de la Fédération ougandaise du café, cela vient des croyances populaires.

« Nos parents ont grandi en pensant que le café était mauvais pour la santé, donnait de la tension, provoquait beaucoup de mauvaises choses », dit la directrice de la Fédération ougandaise du café. « Mais c’était un temps où il n’y avait pas d’information. Donc ce que nous essayons de prêcher maintenant, ce sont les bénéfices du café afin que les gens se mettent à en boire. »

Le café trop cher

À l’approche de la journée mondiale du café, des dégustations sont proposées. Alex en prend un avec plaisir. Pour lui, si les Ougandais n’en consomment pas plus, c’est pour une tout autre raison : « le café est trop cher pour un Ougandais ordinaire, surtout le café transformé en paquet », constate-t-il. « J’aimerais bien boire du café tous les jours, même chez moi, mais avec leur budget, les familles ougandaises vont choisir l’option la moins chère. Un café coûte environ 2 dollars, les feuilles de thé sont vraiment moins chères. Et puis, la plupart des Ougandais, surtout ceux des communautés locales, ont grandi en buvant du thé. »

Pour Henry Ngabirano, le directeur général de l’autorité de développement du café ougandais, modifier le comportement des consommateurs ougandais sera crucial.
« C’est dans la consommation de café que se trouve la plus grande valeur ajoutée. Par exemple, en 2015, les États-Unis ont importé des graines de cafés non torréfiées pour l’équivalent d’environ 5 milliards de dollars. Lorsque le café arrive dans les dernières mains, celles du consommateur, leur valeur a atteint 225 milliards de dollars. Et pourquoi cela arrive aux États-Unis et pas ici ? Parce que nos frères et sœurs aux États-Unis savent apprécier une tasse de café. »

Si la consommation ougandaise de café augmentait de 10 %, selon les estimations, elle rapporterait au secteur l’équivalent de 2 millions d’euros.

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