Ils étaient des adversaires au moment du renouvellement du Parlement et de la Commission européenne, en 2014. Depuis qu’ils sont aux manettes, ils sont devenus complémentaires. C’est le cas sur le traité de libre-échange avec les États-Unis : les négociations ont été gelées par les ministres du Commerce, mais elles restent à l’agenda de l’exécutif européen.
Pour Jean-Claude Juncker « un milliard de commerces extérieurs de plus, ça fait 14 000 emplois en Europe. 30 millions d’emplois en Europe dépendent du commerce extérieur. Ça fait un emploi sur 7 ou sur 8. Donc il faudra qu’on continue à passer des accords commerciaux avec les autres. Nous en avons 140. Donc il faut faire une distinction entre le CETA, l’accord avec le Canada : c’est terminé, il n’y aura pas de renégociation et l’accord avec les États-Unis. Les négociations à ce jour ne permettent pas de dire que tous les desiderata européens aient été pris en compte. Et ils le seront ! »
Le problème viendrait donc des Américains. Martin Schulz enfonce le clou : « Les négociations avec les États-Unis, soyons honnêtes, de l’autre côté de l’Atlantique rien ne bouge. Nous avons fait des propositions, le gouvernement américain n’a pas répondu d’une manière acceptable. Il y a actuellement, ouvertement aucun compromis ».
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Cette décision spectaculaire de la commissaire danoise Margrethe Vestager mécontente les États-Unis comme l’Irlande. Pas question pour autant de s’arrêter en si bon chemin, la bataille ne fait que commencer selon l’allemand Martin Schulz, à l’unisson avec Jean-Claude Juncker.
L’ancien Premier ministre du Luxembourg, goguenard « à vrai dire, à peu près tout le monde avait accrédité l’idée que la Commission présidée par JCJ, complice, allié du grand capital ne ferait jamais rien contre l’évasion fiscale et nous avons été la première Commission à agir ». Et Martin Schulz de souligner que le principe « payer vos impôts là où vous réalisez votre profit » était inscrit dans le programme de l’un comme de l’autre malgré les critiques que ces similitudes avaient entrainées. C’est pourquoi le président du Parlement soutient la Commission dans cette bataille.
Dans cette Europe post-Brexit affaiblie, les deux hommes clés des institutions de Bruxelles aimeraient poursuivre leur duo. Le démocrate chrétien Jean-Claude Juncker nous a confirmé qu’il soutient la candidature du social-démocrate Martin Schulz pour un troisième mandat à la présidence du Parlement européen.