A la Une: ils quittent le navire…

« Départs en série dans les ministères et à l’Elysée » : c’est le grand titre du Monde qui constate en effet une hémorragie sans précédent dans les rangs des membres de cabinets ministériels et autres conseillers…
« Sur les cent derniers jours, précise le quotidien du soir, 57 membres de cabinets ministériels et de l’Elysée ont quitté leur poste, soit un peu plus de 10 % des effectifs. Depuis le 1er juin, 8 directeurs de cabinet sont partis. Et, des 37 collaborateurs dont s’était entouré Hollande en mai 2012, il n’en reste que 6. Si la période préélectorale est propice aux reclassements, l’ampleur des départs est inédite, constate Le Monde. En 2011, sur la même période, on en comptait 28. Si certains des démissionnaires vont vers le privé, la plupart rejoignent les rangs de la haute fonction publique ou des sphères qui lui sont proches. A la veille d’une possible alternance politique, cette hémorragie témoigne des doutes et du malaise qui taraudent l’exécutif. (…) Le temps des reclassements, des recasages et des promotions n’est cependant pas terminé, pointe encore le quotidien du soir. Il risque même de s’amplifier encore dans les semaines et les mois à venir. Car, dans les cabinets ministériels, la sécurité de l’emploi n’existe pas. »

Commentaire de L’Est Républicain : « au plus haut sommet de l’Etat, on semble ne se faire guère d’illusion. Sauf miracle, l’élection présidentielle de 2017 est jouée. Elle annonce un farouche changement de cap. Il est des signes qui ne trompent pas. Avant même de faire leurs cartons l’année prochaine, les cabinets ministériels sont pris de ce qui ressemble à une transhumance. Certes, en période préélectorale, il s’agit d’un grand classique. À l’inverse de la chose militaire, en politique, l’on bat en retraite avant le combat. »

Pour faire le buzz !

A la Une également, ces ados auteurs de fausses alertes : « comment ils sèment la panique », s’exclame Le Parisien en première page. Dernier exemple en date : « un adolescent de 16 ans originaire de la Marne a été interpellé hier et placé en garde à vue pour avoir semé la terreur dans la capitale samedi. Il avait lancé une fausse alerte à la prise d’otages dans une église en plein cœur de Paris et ainsi généré le déclenchement d’une vaste opération d’intervention de la police. Un canular qui pose bien des questions. »

Et Le Parisien de s’agacer… « Les fausses alertes 2.0 qui se multiplient aujourd’hui ne font pas rire du tout. Elles sont sophistiquées et malsaines. Même si leurs auteurs sont âgés de 16 ou 17 ans, le contexte terrible des attentats qui frappent la France n’aura pas échappé à ces adolescents, et leur geste est une insulte à la souffrance des victimes. La bêtise de cette éphémère quête de toute-puissance qui consiste à faire déplacer des unités d’élite pour ensuite pérorer sur les réseaux sociaux laisse pantois. »

Le Républicain Lorrain est tout autant exaspéré… « Comme si la défiance terroriste ne suffisait pas. Voilà qu’une génération spontanée de crétins sort de l’éprouvette. (…) Lorsque la bêtise - fût-elle high-tech - télescope l’abjection, il reste, bien sûr, la machine à baffes. Mais si elles ternissent l’esprit potache, ces pathétiques bouffonneries sont avant tout le symptôme d’un dérèglement autrement inquiétant : le basculement d’une société de liberté, d’art et d'humeur dans une dimension sinistre ou le cynisme le dispute à la peur. »

En effet, renchérit Le Midi Libre, « ces actes graves qui en disent long sur l’état d’esprit de certains mineurs fragiles, adeptes des réseaux sociaux, uniquement motivés à 'faire le buzz'. Une hostilité nouvelle dont l’État doit prendre rapidement la mesure. D’une part en sanctionnant les apprentis terroristes ou les mauvais plaisantins. D’autre part en faisant preuve de pédagogie envers cette génération friande de sensations virtuelles, qui éprouve des difficultés à trouver sa place dans notre société. »

Inamovibles ?

Dans Libération, ce long reportage sur les violences hier à Kinshasa. « RDC : contesté, Kabila réprime dans le sang », titre Libération.

« Mégapole sulfureuse et bouillonnante de 10 millions d’habitants, posée sur les rives du fleuve Congo, Kinshasa s’est donc embrasé. De façon prévisible, pointe le journal. Car ce 19 septembre était depuis longtemps inscrit dans l’agenda de l’opposition : c’est ce lundi en effet que la commission électorale, la Ceni, aurait dû convoquer le corps électoral pour un scrutin présidentiel en principe prévu avant la fin de l’année. Le mandat non renouvelable de Kabila s’achevant en effet, dans trois mois, le 19 décembre. Là aussi, en principe, relève Libération. Car depuis longtemps, il est clair que le pouvoir entend reculer les échéances électorales, arguant notamment de la nécessité de recomposer le fichier électoral. Une tâche titanesque dans ce pays de 67,5 millions d’habitants. Et qui malgré ses immenses richesses, manque régulièrement de fonds pour financer… tout ce qui peut contribuer au bien commun. »
L’Afrique centrale est un véritable volcan, constate encore Libération : « Juste en face de Kinshasa, sur l’autre rive du fleuve, à Brazzaville, capitale de l’autre Congo, les aspirations à la démocratie qui se sont manifestées en mars ont peut-être été étouffées par une répression sanglante. Mais l’inamovible Denis Sassou Nguesso est désormais totalement isolé sur la scène internationale et n’ose pas quitter son pays par crainte d’un coup d’Etat. Et de l’autre côté du Congo-Brazzaville, au Gabon, l’annonce de la réélection, contestée, d’Ali Bongo, a provoqué fin août une flambée de violences inédites. (…) L’Afrique centrale n’a quasiment pas connu la démocratie, pointe Libération. Mais jamais depuis les convulsions des années 90 qui ont mis fin aux partis uniques, la contestation n’y a été aussi forte. Notamment grâce à un nouvel allié : les réseaux sociaux, qui répercutent en temps réel les violences subies et encouragent la mobilisation. Même dans un pays aussi immense que la république démocratique du Congo. »

Les grandes voix de l’Afrique

Enfin « L’Afrique à la conquête de l’opéra » : un article à lire dans les pages Culture du Figaro. Où l’on apprend que « de plus en plus de jeunes voix émergent d’Afrique du Sud. Mais aussi du reste d’un continent qui s’ouvre progressivement à l’art lyrique. »
Parmi ces grandes voix africaines : la soprano Pretty Yende qui fait ses grands débuts à l’opéra de Paris cette année. Cette sud-africaine de 31 ans avait découvert le chant lyrique en voyant, enfant, une publicité à la télévision. Mais il n’y a pas que l’Afrique du Sud, pointe Le Figaro. Le Nigeria, le Cameroun, le Congo ou encore Madagascar sont pourvoyeurs de grandes voix.

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