« Après deux semaines de forum, les avancées sont bien maigres pour résoudre l’épineuse équation électorale congolaise, constate le site d’information Afrikarabia. Le consensus est encore faible entre majorité et opposition au sujet du report du calendrier électoral. Les 280 participants au dialogue, dont la majeure partie de l’opposition boycotte la tenue, se sont mis pourtant d’accord sur plusieurs points. Tout d’abord sur une révision complète du calendrier électoral, 'corrompu' depuis les élections chaotiques de 2011, entraînant le report d’au moins 16 mois des élections prévues fin 2016. La refonte totale du fichier permettra d’inscrire les nouveaux électeurs majeurs depuis 2011 et d’y enlever les doublons et les personnes décédées. Majorité et opposition se sont ensuite accordées sur un couplage des élections présidentielles, législatives et provinciales le même jour, sous réserve que la Commission électorale puisse techniquement l’organiser. »
Voilà donc pour les avancées. Cependant, « deux questions majeures restent en suspens, relève encore Afrikarabia: à quelle date seront organisées les élections qui devaient se tenir en novembre 2016 ? Et quel sera le rôle de l’actuel chef de l’Etat après le 19 décembre 2016, date officielle de la fin de son mandat ? »
Du coup, pointe pour sa part le site de Radio Okapi en RDC, « les travaux du dialogue politique n’ont pas pu se clôturer samedi à Kinshasa, comme annoncé par le facilitateur Edem Kodjo. (…) Les travaux du dialogue ne sauraient se terminer sans que les participants soient fixés sur le calendrier électoral, selon la plénière, qui a décidé de la poursuite des travaux ce lundi. Il s’agira, pour les participants, de recevoir de la part de la CENI, la Commission électorale nationale indépendante et les experts de l’OIF, des indications claires sur l’élaboration du calendrier électoral. »
Pour marquer le coup, relève le site d’information congolais 7 sur 7, « le Rassemblement, la plus grande plateforme de l’Opposition, a prévu une marche pacifique à Kinshasa ce lundi, afin de réclamer la présidentielle dans les délais constitutionnels. (…) Pour sa part, la majorité présidentielle n’entend pas laisser la rue à l’opposition. À son tour, elle annonce une grande marche samedi prochain. »
Pour Le Pays, au Burkina, cette journée de manifestation de l’opposition congolaise ce lundi est une journée à risques… « Il faut s’attendre aujourd’hui à un lundi noir, affirme le quotidien burkinabé. Connaissant les capacités mobilisatrices de cette opposition, les rues de la capitale pourraient refuser du monde ; ce qui va certainement irriter Joseph Kabila et peut-être le pousser, une fois de plus, à la faute. En tout cas, estime encore Le Pays, le contexte délétère actuel indique que les conditions de débordements sont réunies. »
A quand la vérité sur la disparition de Guy-André Kieffer ?
A la Une également, la mort de Michel Legré, le beau-frère de Simone Gbagbo… Une disparition qui provoque beaucoup d’émoi, pointe le quotidien Aujourd’hui à Ouaga. Tout simplement, parce que « c’était avec lui, en 2004, que le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, qui enquêtait sur des malversations dans la filière cacao en Côte d’Ivoire, avait rendez-vous, avant d’être kidnappé dans un parking abidjanais et passé de vie à trépas. (…) Dans les premiers moments de son interpellation, rappelle Aujourd’hui, Michel Legré avait avoué qu’il avait participé à l’enlèvement du journaliste, avant de se rétracter plus tard. Normal que les projecteurs se braquent sur ce que deviendra désormais cette affaire après son décès. »
Alors, s’interroge Ledjely.com en Guinée, « faut-il renoncer à l’espoir de voir le fin mot de cette rocambolesque affaire ? C’est la question que se posent désormais tous les proches de Guy-André Kieffer. Déjà qu’ils commençaient à se laisser gagner par la lassitude suite à 12 ans de bataille sans véritable succès, ce n’est pas la mort de Michel Legré qui risque de leur redonner du tonus. »
D’autant, relève encore Ledjely, « qu’Alassane Ouattara, en dépit des promesses fermes en la matière, peine à se démarquer de son prédécesseur dans le sens de l’établissement de la vérité. (…) Six ans qu’il est aux affaires et bien qu’il se soit fermement engagé dans ce sens, l’actuel président ivoirien ne parvient pas non plus à éclairer l’opinion sur ce qui est arrivé à Guy-André Kieffer. »