A la Une: Marine Le Pen dans les starting-blocks

La présidente du Front National est prête à s’élancer dans la course à la présidentielle. On peut même dire qu’elle est déjà partie avec un temps d’avance. En effet, tout roule pour elle…
« Pour une définition du confort en politique, voyez Marine Le Pen, s’exclame Libération. Sans rival dans son mouvement, sans primaire à l’horizon, la présidente du Front national est d’ores et déjà une candidate à la présidentielle. Portée par d’excellents sondages, elle semble même préparer, avec sept mois d’avance, le second tour du scrutin. »

Le Figaro renchérit : « François Hollande ou Nicolas Sarkozy se battent pour reconquérir des électeurs qui ont déjà voté pour eux ; Marine Le Pen se bat pour séduire des électeurs qui n’ont encore jamais voté pour elle. Ça change tout. Et cela donne à la présidente du Front national une assurance que l’actuel et l’ancien président n’ont pas. Quand Hollande doit réveiller le peuple de gauche pour éviter d’être marginalisé par Macron, Mélenchon et les autres, quand Sarkozy doit mobiliser le peuple de droite pour rattraper son retard sur Juppé, Marine Le Pen peut tranquillement se poser en 'candidate du peuple'. »

« Dans sa tête, Marine Le Pen a déjà passé le premier tour de la présidentielle, pointe La Voix du Nord. Ses supporters pensent la même chose. Tous les sondages la donnent qualifiée pour le second tour. Mais, relève encore le quotidien nordiste, les mêmes études lui prédisent une large défaite pour le 7 mai. C'est là que doit donc se concentrer sa campagne, et c’est sans doute ce qu’elle a commencé ce week-end à Fréjus. »

En effet, complètent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « Marine Le Pen finirait perdante dans tous les cas au second tour. Cela ne signifie pas seulement que le futur président de la République se désigne peut-être dès cette année, dans les primaires à gauche ou à droite. À moins d’un contexte encore plus profitable au FN, Marine Le Pen garantit pour l’instant à quiconque l’affronte d’être élu, quel que soit son programme. Voilà pourquoi, pointe encore le quotidien alsacien, elle retardera un débat de fond trop engagé. Elle fait le choix ces prochains mois de se donner un profil rassurant, du moins ne suscitant plus un massif refus républicain. »

Analyse similaire pour Sud-Ouest… « C’est un fait déjà intégré par tous les responsables et tous les observateurs politiques : Marine Le Pen sera présente au second tour. Mais ce ne sera pas un nouveau 21 avril, pointe Sud-Ouest, pour la bonne raison que, cette fois, il n’y aura pas de surprise. Cependant, la présidente du FN bute toujours sur ce plafond de verre qui, comme on l’a vu aux élections régionales, l’empêche de gagner au tour décisif en dépit de scores élevés au premier. Il devrait en aller encore ainsi en mai 2017. Voilà pourquoi l’on ne surveille plus que du coin de l’œil l’ascension de Marine Le Pen, comme quelqu’un qui ferait partie du patrimoine, dont c’était hier la journée, mais qui ne peut guère bâtir que des châteaux en Espagne. »

Inquiétude pour Chirac

A la Une également, Jacques Chirac, dont l’état de santé serait préoccupant…
« Le clan Chirac plus inquiet que jamais », titre Le Parisien. « L’ancien président, âgé de 83 ans, a été hospitalisé hier pour une infection pulmonaire. (…) 'Chirac est solide, il a une résistance insoupçonnée. Mais cette fois, je suis un peu inquiet'. Joint hier en fin de journée, relate le journal, un proche de l’ancien président ne cachait pas son angoisse. Plus que la gravité de l’infection pulmonaire dont souffre actuellement Jacques Chirac, c’est la multiplication de ses ennuis de santé et ses séjours à répétition à l’hôpital qui plongent tout le clan dans une forme de fatalisme. 'On sent qu’il n’a plus trop envie de se battre, confie encore un intime, très abattu. La mort de sa fille Laurence, en avril, l’a profondément affecté. Il n’entend plus grand-chose, se déplace en fauteuil roulant et a beaucoup maigri. Sa mémoire est complètement défaillante. Il vit vraiment au ralenti'. »

Du coup, le landernau politique s’agite… « Il n’en fallait pas plus pour déclencher une course aux hommages chez les Républicains, constate L’Est Républicain. Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire… »

« Un hommage national avant l’heure, constate Le Midi Libre. (…) Il faut dire que Jacques Chirac est l’incarnation d’un élu de terrain en voie de disparition. Le représentant d’une France pas si lointaine, qui ne vivait pas repliée sur elle-même. Une Nation capable de critiquer les États-Unis à la tribune de l’ONU. Apte à prendre la défense des Palestiniens dans les rues de Jérusalem. Unie sous un même maillot pour remporter une Coupe du monde de football. Le rêve d’un État 'black-blanc-beur' aujourd’hui disparu mais que beaucoup de candidats à la présidentielle cherchent désespérément à faire renaître. Pour tous les candidats, relève encore Le Midi Libre, Jacques Chirac est aussi l’homme du second tour. Le sauveur de la démocratie un certain 21 avril. Un exemple de baraka pour tous les prétendants à l’Élysée. »

Hillary bousculée…

A 50 jours de la présidentielle américaine, Libération fait le point sur le programme d’Hillary Clinton. « Salaire minimum, gratuité de l’éducation, régulation de la finance… La candidate démocrate présente un programme progressiste rarement vu, inspiré de Bernie Sanders. (…) Reste à savoir si ce programme ambitieux est réalisable, avec un Congrès loin d’être acquis à sa cause. Et si cette virée à gauche n’est pas que pure stratégie électoraliste pour rallier le vote des jeunes et des défavorisés. »

En tout cas, poursuit Libération, « à cinquante jours de la présidentielle américaine, Hillary Clinton vacille dans sa place de favorite. Depuis son malaise, le 11 septembre, qui lui a valu quatre jours de convalescence, la candidate recule dans les sondages. Le dernier de New York Times-CBS du 15 septembre la donnait même au coude-à-coude avec son adversaire, Donald Trump. Et l’explosion à New York samedi soir, qui a fait 29 blessés, ainsi que l’attaque dans le Minnesota revendiquée par l’Etat islamique, pourraient peser sur le résultat du scrutin du 8 novembre. »

Et attention, prévient Libération dans son éditorial, « la candidate démocrate aura beau délivrer les promesses les plus alléchantes, elle risque de ne pas faire le poids si un nouvel attentat d’envergure se produit sur le sol américain. Son rival républicain, qui a usé de toutes les ficelles pour jouer sur la peur de ses concitoyens, a vu sa cote grimper au lendemain des attentats de Paris et San Bernardino. Avec sa grosse voix, ses roulements de mécaniques et ses envolées sur la nécessaire restauration de la grandeur perdue de l’Amérique, Donald Trump pourrait alors séduire celles et ceux qui gardent en tête la démarche titubante et l’évanouissement de Clinton lors des commémorations du 11 Septembre, terrible symbole. »

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