Un vieux débat revient sur le devant de la scène : l’Etat doit-il intervenir dans la vie des entreprises ?
Mais non, s’exclame Le Figaro : « on croit rêver, mais c’est ainsi : l’Etat, incapable de se gérer lui-même et peuplé de grands esprits qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise, a des idées très arrêtées sur la bonne marche d’un groupe industriel… […] S’il veut réellement rendre service à Alstom et à ses salariés, le gouvernement a mieux à faire qu’entretenir une agitation stérile, estime le quotidien d’opposition. Par exemple, consacrer toute son énergie à accompagner sans drame la réorganisation industrielle d’Alstom – qui ne prévoit pas de licenciement – et la reconversion du site de Belfort. Mais hélas, 2017 approche à grands pas… »
Mais si, l’Etat doit intervenir, rétorque Libération. « Echaudé par l’affaire de Florange, François Hollande avait pris les devants en annonçant que le gouvernement ferait tout pour sauvegarder l’emploi à Belfort. Contre les jérémiades libérales habituelles, cette ligne doit être maintenue, estime le journal. Alstom est une belle entreprise qui remporte des succès à l’étranger, mais qui dépend des achats français pour préserver l’emploi en France. En orientant intelligemment les commandes publiques, le gouvernement est en mesure d’assurer l’avenir des 400 salariés menacés. […] Il est bon, affirme encore Libération, pour montrer que les salariés ne sont pas toujours livrés aux soubresauts du marché mondial, que la bonne vieille intervention publique, de temps en temps, fasse prévaloir la volonté collective. »
De toutes façons, quoi qu’il arrive, une chose est sûre, soupire L’Union, c’est le contribuable qui va payer… « Comme tous les psychodrames politiques, celui d’Alstom se soldera, d’une façon ou d’une autre, par une facture que vous réglerez, par tiers ou prélèvement à la source, c’est égal. Parce que, de deux choses l’une, précise L’Union. Soit la SNCF et la RATP ont un besoin urgent de locomotives et Alstom est plus cher que les autres. Alors vous paierez la différence. Soit la SNCF et la RATP n’ont pas vraiment besoin de locomotives, ou du moins pas pour l’instant, et vous paierez encore plus cher. En attendant, profitez du spectacle, c’est gratuit ! »
Le Canard Enchaîné, prend le parti d’en rire ou du moins d’en sourire avec cette proposition : « en tant qu’actionnaire minoritaire mais décisif et occupant de l’Elysée, pourquoi François Hollande ne commanderait-il (à Alstom) pas un train présidentiel ? Prendre le train, c’est excellent pour un président “normal”, il l’a lui-même théorisé. Et puis, en campagne électorale, note encore Le Canard, c’est utile, aussi bien pour sillonner le pays que pour essayer de raccrocher les wagons avec la population. »
Finalement, conclut La Croix, « plutôt que cette comédie française, mieux vaudrait une réflexion posée de toutes les parties prenantes pour envisager les choses à long terme. Maintenir à tout prix une activité industrielle à Belfort n’est peut-être pas la meilleure solution, ni pour Alstom, ni pour ce territoire. L’avenir est peut-être davantage dans le domaine des services aux industries. Il faudrait aussi, pointe La Croix, que la France fasse une sorte d’examen de conscience. Il est assez exaspérant de voir couler des larmes de crocodile sur notre industrie ferroviaire alors que la politique des transports encourage massivement l’automobile, les autocars et les camions. »
L’explosion des impôts locaux
Autre sujet polémique… On nous promet des baisses d’impôts sur le revenu mais les impôts locaux explosent. « Impôts locaux : l’escalade », s’exclame Le Parisien en première page. « Depuis 2007, constate le journal, les recettes issues de la taxe foncière et de la taxe d’habitation ont bondi de 51 %. »
Exemple, à Marseille pour un couple avec deux enfants, on est passé en moins de 10 ans de 926 euros à 1 395 euros… Alors pourquoi cette hausse ? « La faute à ce que les spécialistes appellent le “cycle électoral”, répond Le Parisien : avant les élections, les dépenses explosent, après, les impôts suivent le même chemin. Les élus ont besoin de reconstituer des marges avant de lancer les projets promis. Ca augmente encore et toujours. Besoin de places en crèche, de centre de loisirs, de transports publics, de bibliothèques… Sous la pression des administrés, les dépenses ne cessent de progresser. »
Toutefois, tempère Le Parisien, « en croire de nombreux spécialistes, il y a quand même matière à espérer. La baisse des dotations, c’est-à-dire la baisse des subventions versées par l’Etat aux communes, a fait prendre conscience aux élus qu’il n’était plus possible de dépenser sans compter. »
Deux boulots
On les appelle les slashers… Ces travailleurs pluriactifs qui enchaînent deux boulots parfois dans la même journée. Ils sont à la Une du Monde… « Enquête sur ces millions de Français qui multiplient les métiers pour s’en sortir », titre le quotidien du soir. « Entre 2,3 et 4 millions de Français, selon les estimations, cumulent les emplois sur une semaine. L’économie collaborative a fait exploser le nombre de ces actifs qui jonglent avec les horaires, parfois par choix de vie, souvent par nécessité économique. La précarisation de l’emploi salarié (CDD de très courte durée, intérim) et le développement du statut d’auto-entrepreneur ont accéléré le phénomène. Des travailleurs qui ont adopté ce mode de vie racontent les avantages et les inconvénients de ces journées multiples. »
Le Monde prend l’exemple, entre autres, de Jonathan, 29 ans : « “avant, le soir, je regardais la télé. Maintenant, je conduis ma voiture”, explique-t-il. En semaine, jusqu’à 19 heures, Jonathan travaille comme opticien dans le magasin parisien d’une des grandes chaînes du secteur. Après 20 heures, il convoie les clients des plates-formes de VTC Uber et Chauffeur privé. “J’avais envie de gagner un peu plus, des amis m’ont parlé de la formation de VTC. J’ai suivi des modules de gestion et d’anglais par Internet, et obtenu mon certificat il y a trois mois. J’essaie de ne pas rentrer après 1 heure du matin, pour ne pas être trop fatigué au boulot le lendemain”, explique encore le jeune homme, qui assure gonfler ainsi “de plus de 50%” son salaire mensuel. »
Les vendangeurs…
Enfin, « la saison des vendanges » : c’est le grand titre de L’Equipe… Rien à voir avec le raisin… Ce sont les joueurs du PSG hier soir qui ont joué les vignerons en vendangeant en effet bien des occasions contre Arsenal. Les Parisiens ont fait match nul avec les Anglais un but partout. « Entre un match qu’il aurait dû tuer avant la pause et l’expulsion de Verratti à la fin, le PSG a vécu une entrée en Coupe d’Europe à l’image de son début de saison en championnat », commente le quotidien sportif qui poursuit avec un cinglant : « ça, ce n’est pas possible… »