Guerre 14/18: «Je voudrais que les archives soient un terrain de coopération»

L'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne dans la Grande Guerre, la guerre de 14-18. C'est l'objet d'un colloque en ce moment à Paris à l'initiative des Archives nationales et de l'université Paris 1. Des historiens français et africains sont là pour tenter d'ébaucher une histoire partagée. Le directeur des archives du Maroc, Jamaa Baida fait partie de ces historiens. Laurent Correau l’a rencontré. Jamaa Baida évoque la mobilisation des Marocains aux cotés de la France et ses conséquences sur la société après le conflit.  

 

Les conséquences de la mobilisation marocaine à la fois sur l’armée marocaine, le soldat marocain et sur la société marocaine : « Je crois qu’il y a d’abord cette rupture avec le registre d’antan, terre d’islam et terre des mécréants. Il y a ce rapport à l’autre et il y a un impact sociologique (…). Quand la France était en pleine reconstruction, le Marocain n’immigrait plus vers une terre inconnue mais vers une terre avec laquelle il s’est familiarisé. Il y a aussi le fait que des Marocains étaient prêts à participer à d’autres conflits. (…) Quand le Maroc a recouvré son indépendance en 1956, les archives ont été déplacées en France. Ces archives, au lieu qu’elles soient une pomme de discorde entre La France et le Maroc, je voudrais qu’elles soient un terrain de coopération (…). Je demande avec insistance que les autorités détentrices de ces archives en France contribuent à une opération de numérisation en faveur des pays où ces archives sont nées ».

 

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