« Branle-bas de combat, s’exclame La Montagne. Il ne faudrait pas que ce quinquennat finisse comme il a commencé, quand un cortège de plans sociaux avait déferlé sur les premiers mois de François Hollande, arrivé au sommet de l’Etat. La casse sociale pourrait faire tache à quelques mois de la présidentielle. Alors le gouvernement se devait de mettre la pression. Hors de question de rejouer le malheureux couplet de Jospin, “L’Etat ne peut pas tout”. La saison des promesses est donc, à nouveau, officiellement ouverte. »
En effet, pointent Les Echos, « François Hollande a décrété la mobilisation générale hier pour maintenir l’activité d’Alstom à Belfort. “Nous devons apporter des commandes” au groupe, a affirmé le président de la République. La pression est désormais sur la SNCF : la compagnie ferroviaire est la seule en France susceptible de passer commande pour les matériels produits à Belfort, locomotives de fret et motrices de TGV. »
Mais est-ce là le rôle de l’Etat, fût-il actionnaire du groupe à 20% ? Non, répondent Les Echos. « L’Etat n’est pas là pour fixer la stratégie des entreprises. Il est là pour leur donner un maximum de chances de réussite, dont pourront profiter ensuite tous les Français. […] Alstom ne cherche pas à fermer son site de Belfort par plaisir, pointe le quotidien économique, mais simplement parce que pour tourner une usine a besoin de commandes et que ce site en manque cruellement. […] On voudrait, au nom de la présidentielle, forcer à un nouveau moratoire. Cela irait à l’encontre de l’intérêt d’Alstom comme de l’Etat et des contribuables, estiment encore Les Echos. C’est, en effet, parce qu’aujourd’hui Alstom se porte bien que l’industriel peut mener une restructuration ordonnée. Attendre reviendrait à fragiliser l’entreprise et à réduire demain les options pour les ouvriers menacés. »
Les manquements de l’Etat
Pourtant, « dans le cas d’Alstom, plusieurs questions se posent, lance pour sa part Sud-Ouest. L’Etat est actionnaire, certes minoritaire, mais doté d’un droit de regard réel sur la gestion de cette entreprise. L’Etat, qui ne peut pas tout, aurait au moins pu, via son représentant au conseil d’administration, s’informer ou s’opposer au plan de fermeture de l’usine s’il jugeait celui-ci néfaste et évitable. […] L’autre question, poursuit Sud-Ouest, est de savoir pourquoi la SNCF, pourtant entreprise publique, achète ou loue ses locomotives à des boîtes étrangères. La réponse est simple : parce que celles-ci sont plus concurrentielles. Si l’Etat ne peut pas tout, donc, l’on pourrait au moins attendre de lui qu’il exige un peu de cohérence entre les entreprises dont il est actionnaire. »
En fait, relève La Charente Libre, « la marge de manœuvre de l’État pour “sauver” le site historique de Belfort apparaît très étroite, voire dérisoire. La querelle en cours sur la “brutalité” de l’annonce du transfert du site de Belfort et sur les responsabilités des uns et des autres masque mal la réalité politique dérangeante de l’incapacité récurrente de l’État à impulser des stratégies industrielles cohérentes dans la durée et, dans le cas d’Alstom, une absence criante d’anticipation. Le dossier Alstom est ainsi symptomatique, pointe encore le quotidien charentais, qui voit cette entreprise florissante à l’exportation, incapable d’assurer l’avenir de ses salariés hexagonaux faute de commandes nationales. »
Alors, s’interroge Le Républicain Lorrain, « vacance du pouvoir ? Amateurisme ? Une certitude, en réveillant le spectre de Florange, ce fiasco industriel assombrit davantage l’horizon de Hollande. »
« L’enjeu est de taille, renchérit Le Midi Libre : le train du Président risque d’accuser du retard en gare présidentielle, dans huit petits mois. »
Hillary Clinton va-t-elle s’en remettre ?
A la Une également, le malaise d’Hillary Clinton… La candidate démocrate à la Maison Blanche a été prise d’un malaise dimanche, lors des commémorations du 11-Septembre à New York. Son équipe a annoncé d’abord qu’elle avait pris un coup de chaud, avant qu’elle-même assure qu’elle se sentait bien et avant qu’on apprenne finalement qu’elle souffrait d’une pneumonie…
Résultat, pointe Le Figaro, « le malaise d’Hillary Clinton n’en finit plus de causer des secousses telluriques dans la campagne présidentielle américaine : avec une santé en berne, la grande favorite démocrate pourrait-elle se voir contrainte de jeter l’éponge avant le 8 novembre, terrassée par une mauvaise pneumonie et incapable de redresser son image souffreteuse ? Son impressionnant marathon électoral, entamé en avril 2015 et déjà entaché par des incidents de parcours nombreux, pourrait-il s’achever piteusement, s’interroge encore Le Figaro, en ouvrant un boulevard à un outsider qui n’en demandait pas tant, Donald Trump ? »
« La maison flanche », titre pour sa part Libération. Avec cette question : « va-t-elle s’en remettre ? » Libération qui estime que « plus que les inquiétudes sur son état de santé après l’annonce de sa pneumonie, c’est le manque de transparence d’Hillary Clinton qui pourrait affecter sa campagne. “Le message qui ressort de cet épisode est le rapport ambigu que Clinton et son équipe entretiennent avec la vérité, explique Marie-Cécile Naves, chercheuse associée à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Trump va pouvoir utiliser cet épisode pour montrer qu’on ne peut pas lui faire confiance”. » En tout cas, pointe encore Libé, « le 26 septembre sera une date clé pour Clinton. Le premier débat télévisé entre les deux candidats aura lieu à l’université Hofstra, à Hempstead, dans l’Etat de New York. “Clinton n’aura pas le droit à l’erreur, explique la politologue franco-américaine Nicole Bacharan. Elle devra rebondir sur ses points forts comme la politique étrangère et son expérience en tant que secrétaire d’Etat”. »
Et concernant son état de santé, « dans les jours à venir, Hillary Clinton va être amenée à jouer la carte de l’hypertransparence. Les électeurs ne pourraient peut-être pas supporter de nouvelles imprécisions, voire des mensonges. »
Mea culpa
Enfin, un évêque, un imam et un rabbin à la Une du Parisien… Dans un ouvrage collectif qui parait demain, Michel Dubost, évêque d’Evry, Khalil Merroun, recteur de la grande mosquée d’Evry-Courcouronnes et Michel Serfaty, rabbin de Ris-Orangis, « se retrouvent sur l’essentiel, relate le journal, et sont unanimes sur un point, vital pour 66 millions de Français : l’avenir de notre République fragilisée par l’horreur terroriste passe par le vivre-ensemble. A l’heure des tensions entre confessions et des tentatives de repli sur soir, ces trois hommes de foi veulent coûte que coûte fédérer, […] en appelant à la fraternité. »
Commentaire du Parisien : « ensemble, ces religieux admettent n’avoir pas suffisamment dénoncé le manque d’attention accordé à l’éducation des jeunes, au statut des femmes et, surtout, à l’ouverture aux autres communautés. Reste à espérer que leur salutaire prise de conscience soit entendue avant que l’implosion de la société française ne devienne irréversible. »