A la Une: encore et toujours le burkini

Et si ce débat vous donne des boutons, je vous conseille de vous tenir à distance de votre kiosque à journaux encore, ce matin. Car le morceau de tissu s’affiche, une fois de plus, à la une de quasiment tous vos quotidiens, ce samedi.

Des journaux qui reviennent sur la décision hier du conseil d’Etat de suspendre un arrêté contre le port du burkini. Et c’est le Parisien-Aujourd’hui en France qui nous met au parfum : « Ceux qui attendaient naïvement que la décision de la plus haute juridiction administrative de France mette un terme à la polémique en ont été pour leurs frais. L’arrêté à peine invalidé depuis 10 minutes, que des voix, nous dit le journal, des voix sur la nécessité de légiférer sur le sujet se faisait déjà entendre » chez les politiques à droite.

Et c’est Le Figaro qui nous livre l’éventail des formules : « Le burkini, emblème de la provocation contre la république » pour Jean François Copé ou encore cette déclaration, tout en mesure, de Nicolas Dupont-Aignan : « Si on accepte le burkini aujourd’hui, on finira avec la charia demain ». Alors, c’est peut-être le moment de placer ces quelques phrases signées de Bruno Frappat dans La Croix au sujet de cette ambiance de pré-campagne présidentielle : « Nous maudissons d’avance le spectacle désolant qui va nous être donné par ces gens intelligents, beaux, doués, généralement cultivés, mais dont certain vont s’abaisser plus bas que terre pour tenter de séduire nos instincts les plus bas, surfant sur nos peurs et nos emballement d’un jour, mettant l’actualité au service de leurs procédés et l’histoire très loin de leur soucis ». Et si finalement, le burkini était le point de départ de ce spectacle ? « La ronde est lancée », titre en tout cas l’éditorialiste de La Croix.

Libération évoque aussi largement ce feuilleton burkini, Libé qui revient également sur la présidentielle de ce samedi au Gabon.

« Bataille d’ex beau-frère » titre le journal, référence au duel annoncé entre 2 des 10 candidats en lice, duel entre le président sortant Ali Bongo et Jean Ping, celui qui a été longtemps marié à l’une des filles du patriarche, Omar, 32 ans à la tête du pays entre 1967 et 2009. Alors Libération nous raconte ce scrutin de loin, de Paris puisque le journal nous apprend que sa demande de visa n’a pas obtenu le tampon de Libreville. Ce qui fait dire à Libé que la transparence ne semble guère être le souci des autorités. « Nombreux sont ceux qui redoutent une mascarade électorale qui ne servirait qu’à maintenir au pouvoir le clan qui règne sur le pays depuis près d’un demi-siècle », écrit le journal. Libé raconte les craintes de la société civile et les doutes sur la composition du fichier électoral. Selon un audit privé, 59 communes du pays auraient ainsi bien plus de votants que d’habitants. Et le journal cite l’exemple de la commune « d’Owendo, au sud de la capitale, qui abriterait officiellement 5 894 habitants mais qui affiche 10 791 électeurs ».

Cela s’explique selon le pouvoir, par ces gabonais partis vivre en ville mais qui votent toujours dans leur village d’origine. Et même si pour la première fois, l’UE a envoyé des observateurs dans le pays pour suivre la bonne tenue du scrutin, le journal craint le pire et s’arrête sur le système Bongo. Elu à la succession de son père, lors d’un scrutin controversé en 2009, Ali avait « renversé la table en virant la plupart des barons proches du père Omar ». « De la poudre aux yeux, dit au journal une ancienne membre du parti au pouvoir, qui a quitté le pays et qui évoque, le clientélisme et les conflits d’intérêts ». Voilà donc pour ce papier réalisé par Libération depuis Paris.

Le Monde de son côté s’inquiète pour le Grand Canyon aux Etats-Unis

Le célèbre parc naturel américain serait en danger nous apprend le journal qui rapporte « des tensions entre écologistes, nations indiennes et intérêts privés » autour de cette « cathédrale » géologique de l’ouest américain. Le parc, selon les écologistes, serait confronté aux « menaces les plus sérieuses de son histoire ».

Et Le Monde d’en dresser la liste : Le site serait victime de « l’appétit des compagnies énergétiques, qui cherchent à relancer l’extraction de l’uranium, suspendue depuis 2012 ». Le parc serait assailli par « les promoteurs, qui veulent installer une télécabine pour transporter 10 000 touristes par jour au fond du canyon ».

Le journal qui revient aussi sur les subventions fédérales, de plus en plus maigres, qui rognent le budget du parc. Si on ajoute à cela le changement climatique et les rotations incessantes d’hélicoptères, dont le nombre a doublé en deux ans, l’avenir n’est pas bien rose.

Les « zozotériques » dans les colonnes de Libération

C’est comme ça nous apprend le journal, que les ont appelés les habitants de Bugarach dans le sud de la France. Bugarach, vous vous en souvenez peut-être, c’est ce village qui avait été promu en 2012, lieu de survie à la fin du monde. Eh bien, depuis, la commune voit passer tout un tas de personne « happé par l’énergie du lieu », nous apprend Libé qui est allé s’ouvrir les chakras dans ce petit coin de l’Aude. Témoignages haut perchés. Et réactions tout aussi drôles des locaux : « Beaucoup de gens voient ici des choses extraordinaires. Nous, les gens du coin, on ne les voit pas », dit Philippe dans son snack, « j’entends parler tous les jours d’“Agartha” ou des “Atlantes”. On me demande si c’est vrai qu’une base militaire ultrasecrète, aménagée sous le pic, accueille des avions ou des soucoupes… Ça me gonfle », nous dit Philippe. « Et puis, il y a tous ceux qui s’installent dans le secteur pour faire de la médecine chinoise, de l’hypnose, du reiki »… « Aujourd’hui, On a plus de thérapeutes que de malades ».

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