Dans un entretien à l’hebdomadaire Valeurs actuelles, l'ancien chef de l'Etat dit vouloir en conditionner l'application au parcours du postulant. En clair, Nicolas Sarkozy propose d’en finir avec la nationalité « automatique », résume « en Une » le quotidien économique Les Echos. Le chef des « Républicains » parle même d’instaurer une « présomption de nationalité » qui exclurait les détenteurs de casier judiciaire ou ceux de parents en situation irrégulière, au moment de la naissance. Et, ce matin, si la presse conservatrice ne s’étend guère sur ces déclarations, celle de gauche ouvre le feu.
Pour le journal L'Humanité, Nicolas Sarkozy navigue « en eaux troubles ». Le quotidien communiste résume sa pensée : « le fric, le sabre et le goupillon, en somme. Voilà où tombe un prétendant au retour élyséen qui a apporté sa pierre en son temps à la division du pays, à l'insécurité sociale généralisée et à l'affaiblissement du rôle de la France dans le monde ».
Le quotidien régional La République des Pyrénées, dénonce aussi ce « roulement de tambour et coup de clairon ! (…) A la veille du sprint final qui devrait l'opposer à Alain Juppé, Nicolas Sarkozy donne dans une surenchère sécuritaire qui devrait laisser sur place Marine Le Pen elle-même ».
La Voix du Nord n’écrit pas autre chose. Nicolas Sarkozy fait « un pas de plus vers l'électorat tenté par le vote FN, et il oblige son principal adversaire, Alain Juppé, à sortir du bois sur cette question, lui qui disait en juin que la remise en cause du droit du sol serait 'une erreur manifeste' ».
Dans un entretien au site Internet du journal Libération, le premier secrétaire du Parti socialiste français, Jean-Christophe Cambadélis, dénonce lui aussi un « tutoiement » avec le FN « pour battre Alain Juppé ». Et demain, ajoute Cambadélis, « lorsqu’il sera désigné, il nous dira qu’il est le seul rempart au FN… Mais le mal sera fait. Il aura un peu plus légitimé les pensées profondes souvent xénophobes du FN et créé les conditions d’un bloc réactionnaire dont il serait prisonnier si, par malheur pour la France, il l’emportait ».
Bénin : rendez les trésors pillés
Le Bénin réclame la restitution des trésors des rois du Dahomey et qui ont été pillés lors de la colonisation. Et cette démarche est « inédite », souligne le journal L’Humanité, qui illustre sa « Une » de statues exposées au musée du Quai Branly, à Paris. La demande de restitution formulée par Cotonou est, pour l’heure, restée lettre morte, car côté français, « on assure n’avoir jamais reçu de demande officielle », remarque le quotidien communiste.
« Drapée dans ses valeurs républicaines, la France refuse de reconnaître le pillage colonial », estime L’Huma, qui y voit une manifestation de « l’intolérable politique de mépris de l’Etat français pour ses ex-colonies » dénoncée dans ses colonnes par l’ancienne ministre de la Culture du Mali, Aminata Traoré.
Automobile : nouveau coup dur pour VW
Et puis cette information qui ne manquera sans doute pas de préoccuper les automobilistes : une faille de sécurité dans le système d'ouverture et de fermeture à distance. Et quelle faille puisqu’elle concernerait pas moins d’une centaine de millions de véhicules dans le monde ! C’est ce que rapporte la presse allemande, et cette information est reprise ce matin par Les Echos.
Vous connaissez probablement les systèmes permettant d'ouvrir et de fermer à distance les portes et le coffre de voiture grâce à la clé du véhicule. Des chercheurs en Allemagne et en Grande-Bretagne ont mis au jour une faille, rapportait hier la presse allemande et le quotidien économique français. Et leurs conclusions sont « potentiellement explosives », estime Les Echos. Il serait ainsi possible pour des pirates informatiques de contourner le système de sécurité des clés à partir d'anciennes clés en raison du nombre insuffisant de mots de passe différents. Principaux constructeurs concernés, le groupe Volkswagen, avec sa marque du même nom mais également ses marques Audi, Seat et Skoda, mais aussi les français Citroën, Peugeot et Renault, l'italien Fiat, l'allemand Opel, le japonais Nissan ou encore l'américain Ford.
Nazis : les limites de l’imprescriptibilité
Question à « la Une » de Libération, faut-il juger les derniers nazis ? Ce quotidien la pose car « il en reste encore une centaine en vie », mais aussi parce qu’un débat se fait jour sur l’opportunité ou non de juger des personnes aujourd’hui très âgées, et qui, lorsqu’elles sont condamnées, écopent de peines de prison que, de toute façon, leur état de santé les dispense souvent d’effectuer.
« Que faut-il faire des derniers nazis vivants, se demande donc Libé ? Les juger ? Les condamner à la perpétuité sachant qu'ils ont entre 90 et 100 ans ? Pour une fois, ce n'est pas tant la réponse qui importe que le débat qu'il soulève. En gros, deux camps s'opposent, ceux qui considèrent qu'il est trop tard et ceux qui jugent qu'il n'est jamais trop tard, et chacun des deux a des arguments qui s'entendent ». A chacun sa vérité.