A la Une: Iran, l’ONG qui menace

Une ONG américaine qui fait pression sur les entreprises tentées par l’Iran, c’est la Une du journal Le Parisien. Etant rappelé l’accord conclu l’an dernier par la « communauté internationale » avec l’Iran et les mirobolantes perspectives du marché iranien qui s’offre aux entreprises occidentales attirées par les affaires potentielles à y conclure, une ONG américaine du nom de United Against Nuclear Iran, et dont l’acronyme s’énonce donc UANI, « cherche à les en empêcher ».

Cette ONG, qu’est-ce que c’est ? Un « groupe de pression » américain, piloté par un état-major cinq étoiles. « Des anciens », comme ils se définissent, au CV « long comme le bras ». Le Parisien cite ainsi Mark D. Wallace, ancien ambassadeur à l'ONU sous l'administration de George W. Bush, Jim Woolsey, ex-directeur de la CIA, ou encore une pléiade de responsables politiques américains de premier plan. Surtout, complète le confrère, UANI est suspectée d'être « l'arme secrète des Américains pour torpiller les entreprises européennes, en particulier françaises, et se réserver le gigantesque marché de l'Iran ».

Etant rappelé le voyage l’an dernier à Washington du Premier ministre israélien. Benyamin Netanyahu avait fait le voyage pour tenter d’empêcher la signature de l’accord avec Téhéran. « Officiellement, bien sûr, UANI met en avant des arguments moraux pour justifier sa position », souligne Le Parisien : le « passé de blanchiment d'argent » de la République islamique, « son soutien au terrorisme et l'oppression qu'il exerce sur ses propres citoyens ». Mais, pour les spécialistes du renseignement que ce journal a consultés, la vérité est plus terre-à-terre : « L'Amérique veut sa part du gâteau ! »

Iran : l’Amérique qui fait de la résistance

Alors, pour y parvenir, cette ONG ne recule devant rien... « Intimidations, menaces, diffusion de fausses informations, espionnage », tout y passe, énumère ce quotidien, qui dénonce en Une cette ONG « qui menace les entreprises françaises ». Car l’UANI « voue aux gémonies les champions du CAC 40 », souligne le journal, qui cite Airbus, Air France, Renault, Total, Engie, Vinci, CMA-CGM, BNP Paribas, la Société générale.

Et qui publie le fac-simile d’une lettre de menace reçue par Vinci. Des courriers dans lesquels l’UANI dresse une liste d'une dizaine de « risques » auxquels ces sociétés françaises « s'exposeraient en travaillant avec l'Iran : kidnapping d'employés, attaques informatiques perpétrées par des pirates iraniens, mais aussi, et surtout, des procès en pagaille aux Etats-Unis. »

Le Parisien relate, justement « l’expérience vécue » par un patron dudit CAC 40, dont le journal se garde bien de révéler l’identité, et qui y déclare : « Les Américains se comportent comme des saligauds ! » Et puis, une autre menace planerait sur les récalcitrants. Et cette « menace-là » serait encore plus « crédible ». Elle « effraie les états-majors des entreprises françaises : ne plus pouvoir accéder aux marchés publics américains ou être interdit de transactions en dollars ».

Comme le souligne Le Parisien, « tandis qu’Américains et Français se battent ensemble contre la barbarie de Daech en Syrie et en Irak, ils se déchirent en secret (…) en Iran. (…) C’est ce cynisme malsain (…) qui a transformé le Proche-Orient en champ de mines permanent ».

Syrie : le pot au noir

En Syrie, justement, voilà cinq ans que la guerre a débuté. Et les fronts s’y sont multipliés. Revue de détail dressée par le journal Libération. Ce quotidien raconte « les guerres dans la guerre ». Il y a cinq ans, il y avait deux camps principaux : « Les opposants armés, dispersés dans une myriade de groupes rarement coordonnés, et les soldats de l’armée du régime. »

Cinq ans et des centaines de milliers de morts plus tard, « les guerres se sont superposées et les belligérants multipliés », soupire Libé, qui l’admet : « La vérité est que beaucoup n’y comprennent plus rien. »

Pour ne rien arranger, ce quotidien souligne que l’approche de l’élection présidentielle américaine est propice à un déclenchement de violence sur le terrain, car la Maison Blanche ne sera bientôt plus en état de « jouer le moindre rôle majeur sur la scène internationale ». Résultat, la Russie pourrait en profiter pour prendre « définitivement » l’avantage, alors que la Turquie « montre des signes d’émancipation », craint le journal Libération, selon lequel cette prédiction se résume à un mot, le « pire ».

Libye : pluie de bombes sur le rivage des Syrtes

En Libye, en tout cas, l’étau se resserre sur Daech. Depuis l’entrée en action, lundi, de l’aviation américaine contre ses positions à Syrte, Daech « ne tient plus que quelques quartiers dans le centre-ville », énonce Le Figaro.

A la Une, ce journal affirme en conséquence que cette organisation est « en déroute ». Mais en pages intérieures, Le Figaro prévient que la « tâche » des miliciens libyens qui progressent dans Syrte « sera sans doute longue ».

Ce qui est clair, en revanche, c'est que le recul des « projets terroristes » des jihadistes n’est pas pour demain. Car la « capacité d’adaptation et d’anticipation » des jihadistes est « supérieure à la plupart de celle des forces conventionnelles occidentales, admet Le Figaro. Ils sont capables de modifier très rapidement leur mode d’action ».

C’est ainsi, se navre et prédit le quotidien conservateur, via les réseaux sociaux, le pouvoir d'attractivité planétaire de Daech sera « difficile à anéantir ». « L'État islamique est comme l'animal : jamais plus dangereux et imprévisible que quand il est blessé. »

Boko Haram : partout et nulle part

Reportage enfin sur les rives du lac Tchad, où Boko Haram sème la terreur. C’est le quotidien catholique La Croix qui a fait le voyage dans cette région où l’insurrection, depuis sept ans, a fait quelque « 20 000 morts », sans compter les quelque 2 millions et demi de personnes déplacées.

« Ils sont partout et nulle part, rapporte La Croix. Ils frappent et se retirent. Voleurs, pilleurs et tueurs, les fous de Dieu sèment la terreur et la désolation dans le lac Tchad aux cris d’Allah Akbar. Personne n’est épargné : enfants, femmes, vieillards. Musulmans non ralliés à Boko Haram et chrétiens sont ciblés, indifféremment. À leurs yeux, ils sont tous des mécréants, des " kouffars " qu’il convient de tuer et de voler. » A lire donc, dans le quotidien catholique français. Pour « fuir » Boko haram…

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