Côte d’Ivoire: «Il n’y a même pas une définition du viol dans le Code pénal»

La plupart des viols commis en Côte d'Ivoire restent impunis. C’est la conclusion d'un rapport publié lundi 11 juillet 2016 par la Mission des Nations unies dans le pays. L'ONUCI a enquêté pendant quatre ans avec le Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme. Et même si certaines initiatives ont été mises en place, les auteurs de viols sont rarement condamnés ou alors à des peines assez légères. Pour en parler, Anne Cantener reçoit Julie de Rivero, responsable de la division des droits de l'homme à l'ONUCI.

« Un des problèmes que l’on remarque dans la répression des viols en Côte d’Ivoire, c’est le fait qu’il n’y a même pas une définition du viol dans le Code pénal, ce qui laisse à l’interprétation des juges la qualification des faits et parfois permet la correctionnalisation du viol comme délit. (…) L’objectif étant de donner justice aux victimes et d’aller plus vite(…) le système judiciaire s’adapte pour essayer de répondre aux besoins des victimes. Sauf qu’à terme, la Côte d’Ivoire, qui est bien engagée et qui essaie de faire face à ce fléau, doit aussi être confrontée à ce problème de correctionnalisation. Les peines sont plus légères. Pour un viol commis sur mineur,  la peine devrait être  l’emprisonnement à vie, mais en réalité, la peine est un emprisonnement allant de 2 à 5 ans… ».

 

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